Annonce En Guinée-Bissau, l'élection présidentielle a mobilisé sans incident notableLes Bissau-Guinéens se sont mobilisés dimanche pour participer dans le calme au premier tour d'une élection présidentielle qui doit mettre fin à une période de transition de 22 mois dans ce petit Etat lusophone d'Afrique de l'ouest."FORTE AFFLUENCE"Dès les premières heures de la matinée, de longues files d'attente se sont formées dans plusieurs quartiers de Bissau, où le scrutin a débuté avec un peu de retard. En fin de journée, la grande majorité des bureaux ont fermé à l'heure prévue. "Tous les bureaux de vote on fermé à 17 heures, à l'exception de quelques-uns qui ont ouvert avec beaucoup de retard", a déclaré à l'AFP Vera Cabral Monteiro, secrétaire exécutive de la Commission nationale électorale (CNE)."Si nous avons constaté une forte affluence aujourd'hui, nous ne sommes pas encore en mesure de la quantifier", a-t-elle ajouté.Selon plusieurs observateurs interrogés par l'AFP, le vote s'est effectué sans dysfonctionnement dans tout le pays, contrairement à ce qui avait été constaté lors des législatives de mars 2004, où retards et problèmes matériels avaient perturbé le scrutin, surtout dans la capitale. "Le grand vainqueur de l'élection est la population, qui s'est déplacée en nombre dans presque tout le pays", a affirmé Johan Van Heycke, chef des observateurs de l'Union européenne (UE). Sur les ondes de la radio nationale, l'état-major des forces armées a appelé dimanche les militaires par "à regagner les casernes" après avoir voté. Consigne respectée dans la capitale. Impliqués dans plusieurs coups d'Etat qui ont troublé l'histoire récente du pays, les militaires ont tenu à afficher une position neutre dès le début de la campagne électorale.Un total de 538 469 électeurs étaient appelés à choisir entre 13 candidats pour ce scrutin, dernière étape - après les législatives de 2004 - d'une transition entamée à la suite du renversement de l'ex-président Kumba Yala par un coup d'Etat militaire, en septembre 2003.UN SEUL INCIDENTLes deux grands favoris de l'élection, les anciens présidents Joao Bernardo Vieira (1980-1999), candidat indépendant, et Malam Bacai Sanha (1999-200O), du Parti africain pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert (PAIGC, au pouvoir), ont voté à Bissau.M. Vieira a appelé à "voter dans le calme et la sérénité" avant de s'engager à respecter les résultats, promesse faite quelques minutes plus tard par M. Sanha, qui s'est déclaré "très confiant" quant à l'issue du scrutin. Après avoir voté, le président de transition Henrique Rosa, qui ne pouvait se présenter, a exprimé sa "satisfaction devant l'implication de tous les Bissau-Guinéens dans le processus électoral et les bonnes conditions de vote". L'outsider Kumba Yala, autre ancien président (2000-2003) dont les provocations ont troublé la période pré-électorale, a voté dans son fief du sud de la capitale, à Antula. Dans ce quartier, Fulgencio Borges, journaliste et administrateur du journal "Cansare", a été "frappé" dimanche matin par des militants de Kumba Yala et a dû être soigné l'hôpital avant de rentrer chez lui, a affirmé un responsable du journal cité par plusieurs radios privées. Il s'agirait du seul incident, affirmait-on à la mi-journée.Le bon déroulement du scrutin dans 2 500 bureaux de vote, suivi par quelque 250 observateurs internationaux, est crucial pour le pays car il conditionnera le soutien, indispensable, de la communauté internationale à la Guinée-Bissau pour lui permettre de sortir d'une profonde crise économique et sociale.Certains craignent cependant que l'annonce du résultat, qui ne devrait pas intervenir avant plusieurs jours, ne provoque de nouveaux troubles. "Je suis un peu inquiète parce que le calme après les élections dépendra vraiment de qui va l'emporter", explique Alcilia Monteiro, 48 ans, une électrice de Bissau.
