Annonce En 2005, Raffarin assouplit les 35H et vote oui à la constitution Jean-Pierre Raffarin a présenté jeudi son contrat pour 2005, marqué par un nouvel assouplissement des 35 heures • Il a affiché sa volonté de faire du «rendez-vous» sur la constitution européenne un débat déconnecté de «tout enjeu de politique intérieure». Dix jours après le départ de Nicolas Sarkozy de Bercy, Raffarin a tenu jeudi à Matignon une conférence de presse entouré des poids lourds du gouvernement, dont François Fillon (Education nationale), Jean-Louis Borloo (Cohésion sociale), Hervé Gaymard (Economie), Dominique de Villepin (Intérieur). Le chef du gouvernement, qui a laissé parfois la parole à ses ministres pour répondre aux questions, s'est félicité d'avoir autour de lui un gouvernement «uni» et «en ordre de bataille», mettant en avant «de nouvelles méthodes de travail plus collégiales» permettant «de travailler de manière plus rassemblée». Récusant l'idée d'une «relance» de l'action gouvernementale, il a observé: «l'action réformatrice continue, c'est cela le message principal». Son principal engagement pour 2005 a porté sur l'assouplissement des 35H, avec «trois lignes directrices: maintien de la durée hebdomadaire légale du travail à 35H, préservation de la compétitivité des entreprises (...), et possibilité pour les salariés qui le souhaitent de travailler plus pour gagner plus». Raffarin a ainsi annoncé la création d'un «accord du temps choisi» pour permettre aux salariés volontaires d'effectuer des heures supplémentaires au-delà du contingent légal qui passera de 180 à 220 heures par an. Par ailleurs, le compte épargne temps va évoluer. «Il sera possible, a-t-il expliqué, à la fin de chaque année, soit de transformer ses droits en argent, soit de les transférer sur un plan d'épargne entreprise (...) soit d'épargner en vue des congés ultérieurs ou d'un temps de formation». Il a enfin annoncé que le régime dérogatoire dont bénéficient les PME pour le paiement des heures supplémentaires sera prolongé de trois ans. Pour les emplois à domicile, un crédit d'impôt sera créé dans le budget 2006 et «il bénéficiera à tous», imposables ou non imposables, a-t-il dit. Autre dossier longuement abordé par le Premier ministre, la ratification de la constitution européenne. Il a promis de «veiller à ce que le référendum et la campagne référendaire ne conduisent pas à un enjeu de politique intérieure», souhaitant que la France puisse «exprimer un oui pluraliste». Selon Raffarin, la date du référendum ne sera décidée qu'après la révision constitutionnelle par le Parlement, prévue en début d'année prochaine. Se présentant comme un «militant lucide, actif» de l'Europe, il a estimé que ce serait une «erreur de donner à cette campagne un pilotage unique. Les uns et les autres, avec nos convictions, nous participerons à la campagne derrière le président de la République».