Visite Elisabeth II royale en AllemagneElle a achevé sa visite sans excuse pour la destruction de Dresde.Achevée hier soir, la visite officielle de la reine Elisabeth II en Allemagne la première depuis l'inauguration de l'ambassade britannique à Berlin, il y a douze ans a donné lieu ces derniers jours à une véritable bataille germano-britannique par gros titres interposés. «50 000 personnes sont mortes quand les Anglais ont mis Dresde à feu et à sang en 1945. La reine va-t-elle dire "sorry "?» s'interrogeait la semaine dernière la Bildzeitung, en guise d'accueil. «Cela doit être une blague», rétorquait le Daily Express, outre-Manche. «Quelle impudence», s'étouffait le Sun tandis que le Daily Mail accusait les Allemands de vouloir réécrire leur passé. Qualifiant ce débat d'«absurde», le chancelier Gerhard Schröder a déclaré que «l'Allemagne n'attendait aucune excuse de la reine». Une tempête dans un verre d'eau qui montre à quel point le passé pèse encore lourdement dans les relations entre les deux pays. Du coup, les journaux les plus sérieux comme le Financial Times Deutschland y sont allés de leur petit couplet. Sous le titre «Pourquoi nous détestent-ils?», le journal estime que, «tant que le Royaume-Uni se définit en tant que nation par rapport à ses succès militaires passés, ce problème ne pourra pas être résolu». Accompagnée du prince Philip, la souveraine, âgée de 78 ans, n'a donné aucune prise aux diverses attaques. Vêtue d'un tailleur vert menthe, avec chapeau assorti, elle a été reçue lundi midi au château de Charlottenburg par le président de la République, Horst Köhler, puis dans l'après-midi par le chancelier Gerhard Schröder. Hier soir, la reine a achevé sa visite à Berlin en assistant à un concert de gala à la Philarmonie. Les bénéfices de la soirée devaient être versés à l'association qui gère la reconstruction de la Frauenkirche. Détruite par les bombardements alliés en février 1945, Notre-Dame-de-Dresde a été reconstruite grâce à la générosité des donateurs. Les Britanniques, parmi lesquels la famille royale, ont financé intégralement la croix en or de cette église. Une façon élégante de dire sorry.
