Élection Election surprise de l'autonomiste Philip Schyle à la présidence de l'Assemblée de Polynésie L'autonomiste Philip Schyle, président du petit parti autonomiste Fetia Api, a été élu, jeudi 13 avril, président de l'Assemblée de Polynésie française. Il l'a emporté au premier tour par 29 voix contre 28 pour le président sortant Tony Geros (indépendantiste), candidat de l'ex-majorité UPLD (Union pour la démocratie, qui regroupe les indépendantistes et quelques autonomistes). Le candidat de l'opposition Tahoeraa, Gaston Tong Sang, n'a, pour sa part, obtenu aucun suffrage. Cette élection est un camouflet pour le président indépendantiste Oscar Temaru, successeur de Gaston Flosse, qui n'a donc plus la majorité à l'assemblée pour gouverner le territoire. "NOUS ENTRONS DANS UNE ÈRE DE COHABITATION" "J'ai été extrêmement surpris", a déclaré Philip Schyle, 44 ans, après son élection, "par la manoeuvre des autres autonomistes", (dont le candidat n'a recueilli aucune voix). "Il est prématuré de poser la question d'une motion de censure aujourd'hui, en tous les cas je ne l'accepterai pas." Et de poursuivre : "Nous verrons dans les jours prochains. En revanche, nous entrons dans une ère de cohabitation, puisque, de fait, le président Oscar Temaru reste président du pays." "Je souhaite sortir de l'affrontement entre les deux blocs – autonomistes et indépendantistes – et je vais faire en sorte que le respect soit de mise de part et d'autre." Philip Schyle, meme s'il condamne la volonté d'indépendance d'Oscar Temaru, affirme ne pas adhérer au programme de la plate-forme autonomiste mise en place par Gaston Flosse. Avec son alliée, Nicole Bouteau, le nouveau président de l'Assemblée avait crée, il y a un an, à l'occasion du renouvellement de l'Assemblée, une union baptisée Alliance pour une démocratie nouvelle (ADN). Cette alliance avait obtenu deux sièges, un résultat jugé "décevant" par Philip Schyle qui avait même été mis en minorité dans sa commune, Arue, dont il est le maire depuis mars 2003. Le candidat battu, Tony Geros, indépendantiste, a, pour sa part, sobrement commenté sa défaite en affirmant qu'il ne pensait pas qu'une cohabitation soit possible dans le cadre des institutions.