Élection Election contestée à ZanzibarL'opposition dénonce la victoire frauduleuse du président sortant.Les violences se poursuivaient hier sur l'archipel tanzanien semi-autonome de Zanzibar, deux jours après des élections générales contestées. Cinq personnes trois militants de l'opposition et deux policiers auraient été tuées, a dénoncé le principal parti d'opposition, le Front civique uni (CUF). La police a démenti, mais la famille de l'une des victimes présumées, jointe par l'AFP, a affirmé que l'un de ses membres avait bien été tué par la police dans l'île de Pemba, l'un des bastions du CUF : «Il était assis près de la maison, à côté d'un groupe de supporteurs du CUF, quand la police lui a tiré dessus.» Depuis dimanche, 33 autres personnes ont été blessées, dont deux par balles.Le CUF a contesté la victoire, proclamée hier, du président zanzibari sortant, Amani Abeid Karume, du Parti révolutionnaire (CCM) au pouvoir depuis 1964. Selon la commission électorale, Amani Abeid Karume a obtenu 53,2 % des voix contre 46,1 % à Seif Shariff Hamad, le leader du CUF. «Je n'accepte pas les résultats, a annoncé ce dernier. J'ai toutes les preuves que j'ai gagné les élections, ils ont trafiqué les résultats [...] La commission électorale a plongé Zanzibar dans une nouvelle crise politique.» Après les dernières élections, en 2000, 35 partisans de l'opposition avaient été tués par la police, début 2001, lors de manifestations contre des fraudes électorales présumées.Cette fois-ci, depuis dimanche, 35 000 policiers ont été déployés dans l'archipel qui compte environ 1 million d'habitants. Un groupe d'observateurs américains de l'Institut national démocratique (NDI) a fait état d'«irrégularités» dans le scrutin et déploré «certains cas d'usage excessif de la force» par la police, tout en déclarant ne pas être «en position de dire si cela va rendre les élections inacceptables ou non».
