Mort d'Eladia Blazquez

Mort Eladia Blazquez, poétesse du tango Lauteur, compositeur, poète et interprète argentine Eladia Blazquez est morte le 31 août à Buenos Aires. Elle était âgée de 74 ans. Elle laisse au patrimoine culturel argentin et latino-américain une oeuvre riche de trois cents créations, réunissant poésie, composition, paroles, et interprétation au piano ou à la guitare. Eladia Blazquez était aussi chanteuse. Née le 24 février 1931 dans une banlieue populaire de la capitale argentine, dans une famille d'immigrés espagnols, Eladia fut, dès l'âge de huit ans, une enfant prodige. Elle commence par jouer de la musique "espagnole", au sens large, bolero compris - genre très apprécié en Argentine jusqu'à la fin des années 1950. Puis elle explore du folklore sud-américain, avant de tomber définitivement dans le tango comme forme primordiale de l'identité argentine. Eladia Blazquez est aussi influencée par le jazz et compose pour des films ou des comédies musicales. Elle signe également un poignant hommage au poète espagnol Federico Garcia Lorca. Son arrivée au tango dans les années 1970 se situe à un moment où le genre connaît un creux et est synonyme de vieillerie. En plein baby-boom et période Beatles, Eladia Blazquez impose un renouveau original de la poésie du tango, avec, entre autres, des morceaux devenus des classiques : El corazón mirando al sur, Honrar la vida, Si Buenos Aires no fuera así, Sueño de barrilete ou, pour les paroles, Adiós Nonino, sur une musique d'Astor Piazzolla. Eladia Blazquez, qui avait débarqué dans le milieu machiste des auteurs de tango, avait été chantée notamment par Suzana Rinaldi, qui aimait en elle son sens critique, son talent à décrire Buenos Aires. Maintes fois primée pour ses créations, Eladia Blazquez fit une carrière internationale qui la mena une seule fois sur les scènes parisiennes, Salle Wagram, comme invitée du pianiste Juan Carlos Carrasco, en juin 1999.