Visite Ehoud Olmert à Washington pour plaider en faveur du retrait unilatéral Le premier ministre israélien, Ehoud Olmert, a débuté, lundi 22 mai, une visite de trois jours aux Etats-Unis au cours de laquelle il sera reçu, mardi, par le président américain, George W. Bush, pour la première fois depuis son élection en mars. Lundi soir, il a eu un premier contact avec la secrétaire d'Etat, Condoleezza Rice, et mercredi, il s'adressera au Congrès, un honneur réservé aux plus proches alliés de Washington. Mahmoud Abbas privé de ses pouvoirs, selon Ehoud Olmert Dans un entretien dimanche à la chaîne américaine CNN, M. Olmert a souligné que M. Abbas a été privé de tous ses pouvoirs depuis l'arrivée du mouvement radical Hamas dans le gouvernement palestinien, après les élections de janvier. "[Mahmoud Abbas] est impuissant. Il est faible. Il est même incapable d'arrêter les activités terroristes au sein même des Palestiniens, alors comment pourrait-il sérieusement négocier avec Israël et prendre la responsabilité [de résoudre] des problèmes essentiels qui sont sujets à controverse entre nous et eux", a-t-il dit. Interrogé sur son plan qui consisterait à se désengager unilatéralement de certaines colonies de Cisjordanie sans négociations au préalable avec les Palestiniens, M. Olmert a souligné qu'il aurait préféré négocier. "Négocier : il n'y a rien d'autre que j'aimerais le plus." Mais selon lui, les Palestiniens ne sont pas suffisamment prêts pour pouvoir négocier. M. Olmert va rencontrer M. Abbas à son retour des Etats-Unis "afin de vérifier la possibilité de relancer les négociations" de paix, a indiqué dimanche le vice-premier ministre israélien, Shimon Pérès, à la radio. – (Avec AFP.) [-] fermer Le président Bush veut connaître les réelles intentions du nouveau premier ministre israélien, notamment sur la fixation des frontières d'Israël. "Ce que le président veut vraiment savoir, c'est ce que pense le premier ministre", a indiqué à la presse un haut responsable de l'administration américaine ayant requis l'anonymat. Les deux hommes ne se sont rencontrés qu'une seule fois, en 1998, alors que M. Bush, encore gouverneur du Texas, visitait Jérusalem, dont M. Olmert était maire. Mais l'administration américaine reste prudente sur ce projet de retrait partiel et unilatéral en Cisjordanie, estimant qu'il remet en cause la "feuille de route", le plan de paix international que Washington continue de soutenir. Parmi les questions que se posent les Etats-Unis figurent la sécurité de la frontière avec la Jordanie, la sécurité des sites religieux au-delà de la barrière qu'Israël veut ériger pour délimiter les territoires palestiniens ou encore le tracé et le statut juridique de cette barrière. "UN RESPONSABLE SÉRIEUX" Succédant à l'ancien premier ministre, Ariel Sharon, qui entretenait une relation étroite avec Washington et avait l'image d'un dirigeant fort, M. Olmert va tenter au cours de sa visite de trois jours de "se présenter comme un responsable sérieux, digne de confiance et qui peut également procéder à des changements historiques", a expliqué un responsable israélien. Après Ariel Sharon qui avait pris l'initiative du désengagement israélien de la bande de Gaza, Ehoud Olmert, dont le parti Kadima a gagné les élections législatives du 28 mars, s'est engagé à procéder au démantèlement des colonies juives isolées en Cisjordanie, mais tout en maintenant les plus peuplées. Son programme prévoit d'évacuer 70 000 colons isolés pour les regrouper dans des blocs d'implantation appelés à être annexés, à l'abri de la "barrière de sécurité" qu'Israël édifie en Cisjordanie. Ce plan, qui rompt avec les principes de la "feuille de route" (plan de paix international des Etats-Unis, de l'Union européenne, de la Russie et de l'ONU), suscite des interrogations du côté des Américains, auxquelles M. Olmert devra répondre au cours de son séjour. M. Olmert devra convaincre les Américains qu'il tentera tout ce qui est possible pour négocier avec Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, avant de s'engager dans un programme unilatéral de retrait. "Il doit se convaincre lui-même, convaincre les Etats-Unis et les pays arabes qu'une telle possibilité a été épuisée."