Annonce éducation : Lors de la présentation de ses priorités pour la rentrée universitaire 2004, le ministre a prôné l'équipement informatique des jeunes Français Fillon veut un micro-ordinateur par étudiant Le ministre de l'Education nationale, François Fillon, a présenté hier ses «priorités» pour la rentrée universitaire 2004. Il a notamment exposé son plan pour l'acquisition à crédit d'un ordinateur portable à un euro par jour. A l'occasion de la rentrée universitaire, François Fillon a dévoilé un projet phare : faciliter pour le plus grand nombre l'acquisition d'un portable et donner un accès gratuit à l'Internet sur les campus. Cette opération baptisée «Mon micro-portable Wi-fi pour le prix d'un café par jour» est le fruit de longues négociations qui ont réuni autour du ministère des fabricants chargés de fournir le matériel le plus compétitif possible, des banques incitées à consentir des prêts aux étudiants à taux très bas, et enfin les universités et grandes écoles encouragées à s'équiper de bornes Wi-fi (connexion sans fil) et à développer des projets pédagogiques intégrant ces technologies. «Si 80% des étudiants ont accès à l'outil informatique et l'Internet, ils sont seulement 8% à posséder un micro-ordinateur portable», a rappelé hier le ministre de l'Éducation. L'objectif est donc double, poursuit Benoît Sillard, délégué gouvernemental aux usages de l'Internet. Côté université, il s'agit de «multiplier par quatre le nombre de bornes Wi-Fi d'ici à six mois». Autrement dit, de passer de 675 actuellement à 1 300, sachant que toutes les universités pourraient être équipées en 2005 avec 3 300 bornes. Pour aider au financement, l'État est prêt à investir 209 millions d'euros. Côté étudiants, le souhait est «de multiplier par deux leur équipement d'ici un an et par cinq d'ici à 2007 avec 40% de jeunes disposant d'un micro». Un dépliant de huit pages va être distribué à 2,5 millions d'exemplaires sur les campus. Cette campagne de promotion qui va s'accompagner de publicités dans la presse coûte quant à elle 4,5 millions d'euros, chacun des protagonistes (banquiers et fabricants) ayant participé à son financement à hauteur d'environ 40 000 euros. Les établissements d'enseignement supérieur donneront eux aussi un coup de pouce financier : «Chaque université s'est engagée à proposer un dispositif de soutien sous forme de prêt d'ordinateur ou d'aide à l'achat selon son projet pédagogique», a expliqué le ministre de l'Éducation. L'opération pourrait se révéler profitable pour les constructeurs. A en croire les réactions des distributeurs, le marché des étudiants recèle des promesses. Ainsi la Fnac a-t-elle fait savoir dès hier qu'elle allait proposer le choix entre trois ordinateurs équipés de connexion Internet Wi-Fi à 1 000 euros avec une offre de prêt à un euro par jour. D'autres, la grande distribution en particulier, devraient suivre. Ces contre-offensives ne gêneront pas le programme du ministère : «Nous souhaitons avant tout que les jeunes s'équipent», assure-t-on dans l'entourage du ministre. Au chapitre de la vie étudiante, François Fillon a rappelé les efforts en matière de logement. Le gouvernement s'est engagé à construire 50 000 logements et à en réhabiliter 70 000 autres dans les dix ans. «D'ores et déjà, les projets lancés permettront la livraison de 4 000 places supplémentaires à la rentrée 2005 contre 1 100 cette année. Par ailleurs, 3 700 chambres et studios entièrement rénovés sont livrés à la rentrée 2004 contre 3 000 en 2003», a assuré le ministre. De même a-t-il révélé la création de 300 bourses au mérite supplémentaires (il en existe 800) et la réactivation des prêts d'honneur pour les non-boursiers. Quant aux aides aux étudiants les plus défavorisés, elles seront regroupées en un seul fonds doté à terme de 7 millions d'euros. En outre, François Fillon a réaffirmé hier qu'il n'allait pas relancer dans l'immédiat un projet sur l'autonomie des universités. Il donne la priorité aux réformes de l'école et de la recherche.