Mort d'Eduardo Paolozzi

Mort Eduardo Paolozzi - considéré comme un des fondateurs du pop art, le sculpteur britannique Eduardo Paolozzi est mort vendredi 22 avril, à l'âge de 81 ans. Né le 7 mars 1924, à Leith (Ecosse), près d'Edimbourg, de parents italiens, il était membre de la Royal Academy de Londres depuis 1979 et avait été anobli par la reine en 1989. Après des études à l'Ecole des beaux-arts de Slade, de 1944 à 1947, Paolozzi avait séjourné à Paris, où il avait rencontré les surréalistes et Alberto Giacometti, mais aussi Jean Dubuffet, dont les théories sur l'art brut le fascinaient. Une autre de ses passions, la science-fiction, transparaît dans ses premiers travaux, basés sur le collage, mais une science-fiction décrivant un avenir glacé et violent à force de se vouloir trop radieux : ses oeuvres utilisent des images publicitaires découpées et détournées, pin up ou ménagères dans des intérieurs modernes, souvent porteuses d'une forte charge critique contre la société de consommation : "Je ne veux pas, disait-il lors d'une conversation avec l'écrivain J. G. Ballard et le critique Frank Whitford, publiée à l'occasion de sa première grande rétrospective à la Tate Gallery par la revue Studio International en octobre 1971, faire des images qui aident les gens à s'évader de ce monde terrible. Je veux le leur rappeler." Membre fondateur de l'Independent Group de Londres au début des années 1950, il y présente ces oeuvres qui sont aujourd'hui considérées comme les prémices du pop art anglais : d'abord en 1953 dans l'exposition de l'Institut of Contemporary Art, "Parallel of Life and Art", où il tentait d'allier mass media, sciences, technologies et art, puis, en août 1956, à l'exposition de la Whitechapel Art Gallery, "This is to morrow", qui marque le début de ce mouvement. Il avait très tôt pris ses distance avec le pop art, "une époque assez dérangée et immature", déclarait-il au Times en 1976, et s'était ensuite consacré à la sculpture (les Londoniens lui doivent un Isaac Newton en bronze, de près de quatre mètres de haut, installé devant la British Library, et le musée de Grenoble conserve Original Chrome, de 1972), mais avait également réalisé un ensemble de mosaïques monumentales ­ près de 1 000 m2 ­ pour la station de métro de Tottenham Court Road. La reine Elizabeth II, qui décidément l'appréciait, l'avait nommé "sculpteur ordinaire de Sa Majesté pour l'Ecosse...", en 1986.