Entrée Edouard de Rothschild fait son entrée dans le capital de "Libération" Les personnels du quotidien se sont prononcés pour l'entrée du financier Edouard de Rothschild à hauteur de 37 % dans le capital du journal. Le collège Rédacteurs a voté massivement pour par 161 oui sur 252 votants et 81 non, 10 blancs/nuls. Le personnel du quotidien français de gauche Libération, issu du mouvement contestataire et radical de 1968, a voté jeudi l'entrée dans le capital du journal d'un grand nom du capitalisme mondial, Edouard de Rothschild, qui devient le principal actionnaire.Le collège Fabricants a voté massivement contre : 27 voix sur 35 votants (blanc/nul 1), le collège Rédacteurs a voté massivement pour par 161 oui sur 252 votants et 81 non (blancs/nuls 10). Le collège Administratifs et Commerciaux sur 55 votants, a voté par 28 oui et 22 non (blancs/nuls 5).Le vote des collèges Rédacteurs et Administratifs étant positifs, l'accord du personnel est acquis, a annoncé la Société civile des personnels de Libération (SCPL), après consultation d'avocats. Les personnels du quotidien se prononçaient pour ou contre l'entrée du financier Edouard de Rothschild à hauteur de 37 % dans le capital du journal.370 personnes étaient appelées à voter à l'appel de la SCPL, actuellement principal actionnaire du journal (36,4 %). Edouard de Rothschild, 47 ans, héritier d'une dynastie symbole du grand capital, s'est engagé à investir 20 millions d'euros dans le développement du quotidien. Il détiendra 37 % du capital."FIN DE L'AVENTURE SINGULIÈRE"La SCPL passera de 36,4 % à 19 % mais elle conservera sa minorité de blocage en droits de vote (33,34 %) inscrite dans un pacte d'actionnaires et dans les statuts de Libération. Pathé passera de 21,77 % à 17,3 %, le fonds d'investissement britannique 3 i de 20,77 % à 10,8 % et Communication et Participation (actionnaires historiques) de 13,06 % à 10,4 %.M. de Rothschild a accepté de limiter à 40 % ses droits de vote au conseil d'administration et à ne pas intervenir sur le contenu éditorial du journal. "C'est la fin de l'aventure singulière du journal. Une nouvelle ère s'ouvre", estimait un journaliste. Président de France Galop, Edouard de Rothschild, ancien associé-gérant de Rothschild et Cie Banque, souhaite investir les 20 millions d'euros dans le quotidien afin de construire un "vrai groupe de presse indépendant et cohérent".Fondé en 1973 par le philosophe Jean-Paul Sartre et le militant maoïste Serge July, Libération est confronté, comme ses confrères parisiens, à des difficultés économiques et une érosion de son lectorat. Sa diffusion payée en France était de 149 218 exemplaires en 2003-2004, contre 160 622 en 2000. M. de Rothschild garantit également le maintien jusqu'en 2012 du directeur Serge July, 62 ans.
