Manifestation EDF-GDF : La manifestation nationale des salariés contre le changement de statut de leurs entreprises a démarré peu après 11H00 à Paris, place de la Bastille. Au total, 80.000 personnes sont attendues pour dire "non à la privatisation" de leur entreprise. Avant même le départ, peu après 11 heures, de la manifestation nationale contre le changement de statut d'EDF-Gaz de France, quarante à cinquante mille électriciens et gaziers étaient rassemblés jeudi en milieu de matinée place de la Bastille, selon les syndicats. Selon les premières estimations de la direction du groupe, la grève était suivie par 45% du personnel d'EDF et 45% du personnel de Gaz de France, estimation établie sur l'effectif total et non sur l'effectif prévu au travail. Toutes les rues autour de la place étaient envahies par des manifestants vêtus dans leur immense majorité de tee-shirt bleu, la couleur de l'entreprise, et proclamant au dos "non à la privatisation". "Electriciens, gaziers, usagers, élus, ensemble pour le retrait du projet de loi - CGT, CFDT, FO, CFTC", pouvait-on lire sur la banderole de tête de la manifestation organisée à l'appel des quatre syndicats. Les personnels de l'entreprise publique ont reçu le soutien des salariés de la SNCF, mais aussi de la Snecma et d'Aéroports de Paris, venus grossir les rangs de la manifestation. "La journée d'aujourd'hui s'annonce au moins aussi importante que celle du 3 octobre, voire supérieure, car nous attendons plusieurs milliers de salariés d'autres entreprises publiques", a déclaré Frédéric Imbrecht, secrétaire fédéral de la Fédération CGT Mines-énergie. Des problèmes d'alimentation en électricitéConséquence du mouvement de grogne syndical : la nuit dernière, plusieurs centrales nucléaires ont vu leur production baisser et de nombreuses coupures de courant ont été constatées. Une baisse de production de 10.OO0 mégawatts a été enregistrée ainsi que des coupures de courant dans la matinée à La Défense (Hauts-de-Seine) et dans plusieurs villes de Provence-Alpes-Côte-d'Azur. La baisse de production est sensible dans plusieurs centrales nucléaires (Flamanville, Paluel, St Laurent, Penly, St Alban, Dampierre, Fessenheim, Bugey...) et dans des centrales thermiques à flamme (fuel), a indiqué la CGT faisant état d'une baisse de 10.000 megawatts dans la nuit. En conséquence, une interruption des contrats avec l'étranger, et notamment avec l'Italie, a été décidée, a précisé la CGT. Des coupures de l'éclairage public ont été en outre enregistrées dans plusieurs villes de la région PACA comme Marseille, Aix-en-Provence, Gardanne et Manosque, selon la CGT.