Échec Echec du dernier recours judicaire pour maintenir Terri Schiavo en vie Les parents de Terri Schiavo, une Américaine dans le coma au seuil de la mort après presque deux semaines sans alimentation, ont perdu mercredi 31 mars leur dernier recours en justice, alors qu'ils s'étaient pris à espérer qu'elle puisse être sauvée in extremis. La cour d'appel fédérale d'Atlanta (Georgie), après avoir accepté de prendre en considération un ultime recours déposé tard mardi soir, bien au-delà des délais légaux, a en effet annoncé dans l'après-midi qu'elle refusait de réexaminer sur le fond ce dossier qui a lancé un débat sans précédent sur l'euthanasie aux Etats-Unis. Ce même tribunal d'appel avait déjà débouté à plusieurs reprises Bob et Mary Schindler, les parents de Terri Schiavo, en estimant que l'affaire avait été correctement jugée et plaidée. Mercredi soir, leur avocat avait introduit un recours devant la Cour Suprême des Etats-Unis pour demander que Terri Schiavo soit de nouveau alimentée artificiellement. Ce recours, auquel les observateurs n'accordaient guère de chance de succès, a été rejeté. Dans la journée, les époux Schindler s'étaient dits convaincus qu'il n'était pas trop tard pour reprendre l'alimentation et l'hydratation artificielles de Terri Schiavo, malgré son extrême affaiblissement. "Nous ferons tout ce que nous pourrons pour la sauver et il n'est pas trop tard", avait déclaré mercredi matin son père Bob Schindler, demandant "que personne ne jette l'éponge tant qu'elle est encore avec nous". La justice, au niveau de l'Etat de Floride comme au niveau fédéral, a constamment estimé que l'époux de Terri, Michael Schiavo, était habilité à défendre le droit de sa femme à mourir dans la dignité. "VOLONTÉ DE VIVRE" Elle a ordonné la fin de son alimentation artificielle le 18 mars, sur la foi de plusieurs avis médicaux ayant diagnostiqué un état végétatif persistant, dû à un accident vasculaire subi à l'âge de 26 ans en 1990. Les parents Schindler estiment toutefois que leur fille a gardé un état de conscience minimale, et ils jugent que sa résistance physique, 12 jours après le retrait de sa sonde gastrique, est une preuve de sa volonté de vivre. "Terri se bat toujours, elle est toujours vivante, elle se bat de toutes ses forces, elle ne veut pas mourir", avait dit mardi soir sa mère, Mary Schindler, devant la clinique où elle est alitée à Pinellas Park. Les parents Schindler ont reçu le soutien inattendu d'une des principales figures de la gauche et de la communauté noire américaines, le pasteur baptiste Jesse Jackson. "Il y a (dans cette affaire) quelque chose de fondamentalement immoral, non éthique et inutile", a affirmé M. Jackson, venu réconforter la famille Schindler à sa demande. Après avoir tenté en vain de convaincre les parlementaires de Floride, ainsi que le gouverneur Jeb Bush, de leur pouvoir d'intervention, il semblait surtout préparer les Schindler à leur deuil prochain, mercredi soir. "Cette famille a d'autres enfants, il leur reste beaucoup (...) et ils doivent utiliser leur foi pour les soutenir dans ce moment très très difficile", a-t-il dit au côté des parents, frère et soeur de Terri à Pinellas Park. Michael Schiavo, qui a ordonné une autopsie pour lever les doutes sur les lésions de sa femme, a continué pour sa part d'éviter les caméras. "Il pense qu'elle mérite quelques jours de paix et de dignité, il est temps que tous ceux qui ne font pas partie de la famille s'écartent", a expliqué l'un de ses avocats, Hamden Baskin. Une belle-soeur de Michael Schiavo habitant à plusieurs milliers de kilomètres de là, à Philadelphie (Pennsylvanie), a porté plainte de son côté pour des menaces de mort, selon la police de la ville. Un automobiliste aurait menacé de la tuer, elle et sa famille, si Terri Schiavo mourai