Annonce EADS plonge en Bourse alors que les dirigeants ont vendu des actions en mars Alors que le groupe EADS traverse une zone de turbulences majeure, son action perdant près du quart de sa valeur en une séance, Les Echos et le Wall Street Journal révèlent que certains dirigeants du groupe aéronautique européen auraient vendu des titres EADS dès le mois de mars. VENTE DE PAQUETS D'ACTIONS Noël Forgeard, le coprésident français d'EADS, François Auque, Jean-Paul Gut et Jussi Itävuori, tous trois membres du comité exécutif du groupe, ont vendu des paquets d'action début mars, exerçant des tranches de stock-options allouées. Selon les déclarations effectuées à l'Autorité des marchés financiers, Noël Forgeard a cédé le 15 mars pour 2,5 millions d'euros, avant commission, d'actions à 32,01 euros. Les 15 et 17 mars, ses trois enfants ont vendu chacun 42 666 actions au prix moyen unitaire de 32,82 euros. Ces informations sont rendues public alors que le titre du groupe aéronautique européen a sévèrement dévissé mercredi 14 juin, terminant la séance sur un recul de 26,32 %, à 18,73 euros, après l'annonce de nouveaux retards de livraison de six à sept mois sur l'Airbus A380. Cela porte le recul de la valeur, qui affichait déjà une des plus mauvaises performances du CAC 40 avant la dégringolade de mercredi, à quelque 42 % depuis le début de l'année. Ces retards impacteront le résultat d'exploitation du groupe de quelque 500 millions d'euros par an, de 2007 à 2010. Les marchés sanctionnent la soudaineté des annonces du groupe alors que le groupe annonçait à la fin mai que le chantier de l'A380 était sur les rails. Ces retards de l'A380 ne constituent qu'une partie des problèmes d'EADS qui devrait être obligé de revoir sa copie sur l'A350, alors que Singapore Airlines, qui hésitait à choisir le biréacteur européen, vient d'annoncer la signature d'une lettre d'intention pour l'achat de vingt Boeing 787-9, pour 4,5 milliards de dollars, avec une option sur vingt autres appareils. La compagnie aérienne, la deuxième mondiale en termes de capitalisation boursière, s'est dit "déçue" du nouveau retard de l'A380 tout en disant qu'elle "travaillerait avec Airbus pour réduire le plus possible les retards et leur impact".