Démission EADS : Noël Forgeard démissionne, il est remplacé par Louis GalloisLe coprésident exécutif français d'EADS, Noël Forgeard, et le président de sa filiale Airbus, Gustav Humbert, ont démissionné de leurs fonctions et ont été remplacés respectivement par le président de la SNCF, Louis Gallois, et un ancien de Saint-Gobain, Christian Streiff, a annoncé, dimanche 2 juillet, le groupe européen. Anne-Marie Idrac prend la tête de la SNCF, Pierre Mongin celle de la RATPAnne-Marie Idrac, actuelle PDG de la RATP, va prendre la présidence de la SNCF en remplacement de Louis Gallois, nommé au poste de coprésident d'EADS.Mme Idrac sera remplacée à la tête de la RATP par Pierre Mongin, directeur de cabinet du premier ministre Dominique de Villepin.[-] fermerLouis Gallois, 62 ans, ancien président d'Aerospatiale, l'une des sociétés à l'origine de la création d'EADS en 2000, et coprésident du conseil d'administration du groupe, prendra la tête du groupe d'aéronautique et de défense aux côtés de l'actuel coprésident allemand, Thomas Enders. L'ingénieur des mines, Christian Streiff, 51 ans, nommé à la tête d'Airbus, est l'ancien dauphin du patron de Saint-Gobain Jean-Louis Beffa. Il avait été un temps pressenti pour lui succéder.CELA N'A "RIEN À VOIR (...) AVEC LA POLÉMIQUE SUR L'EXERCICE DE MES STOCKS OPTIONS"Noël Forgeard, fragilisé par les ratés du programme A 380 mais aussi par la vente controversée d'actions quelques semaines avant l'annonce des retards de l'avion géant, a décidé de démissionner "pour mettre un terme à une situation qui pouvait compromettre le règlement des difficultés actuelles d'Airbus et le développement d'EADS", souligne-t-il dans un communiqué."Je réaffirme solennellement que cette décision n'a rien à voir ni avec les difficultés opérationnelles d'Airbus dont je n'avais plus la responsabilité depuis un an, ni avec la polémique sur l'exercice de mes stocks options dont je rappelle qu'elles ont été exercées dans le strict respect des règles de déontologie et de droit", se défend-il."La récente annonce de délais de production de l'A 380 et de retards du calendrier de livraisons a été une déception majeure pour nos clients, nos actionnaires et nos employés. En tant que président d'Airbus, je dois prendre la responsabilité de ce revers", explique, pour sa part, Gustav Humbert.MAINTIEN DE LA STRUCTURE BICÉPHALEAu-delà des hommes, EADS a d'ailleurs annoncé qu'Airbus, qui représente 80 % des bénéfices du groupe et qui sera bientôt sa filiale à 100 % une fois que la cession des 20 % que détient BAE Systems sera finalisée, serait "étroitement intégrée" au groupe alors que, jusqu'ici, aussi bien Noël Forgeard que Gustav Humbert avaient fait du constructeur une sorte de baronnie au sein d'EADS.Plus largement, la structure bicéphale d'EADS – deux coprésidents du conseil de surveillance, deux co président exécutifs, un Français et un Allemand à chaque fois – est maintenue, mais la prépondérance de la nationalité commence à être battue en brèche avec l'abandon du principe qu'un directeur de division Français se réfère nécessairement à un Allemand et vice-versa. Il est toutefois à noter que Christian Streiff (un Français) dépendra directement de Thomas Enders, l'autre co-président exécutif (allemand) d'EADS.
