Assassinat e journaliste libanais antisyrien Samir Kassir a été assassiné, jeudi 2 juin, dans un attentat à la voiture piégée dans le quartier chrétien résidentiel d'Achrafieh à Beyrouth.Le corps de M. Kassir, un journaliste de renom qui collaborait notamment avec le quotidien An-Nahar et qui avait la nationalité française, se trouvait sur le siège avant du passager dans une voiture garée au côté de la rue et qui a explosé vers 10 h 45 (9 h 45 à Paris). Une personne aurait été blessée et emmenée à l'hôpital, selon des témoins. L'armée libanaise s'est déployée sur le lieu de l'attentat où les secours sont aussitôt arrivés. A proximité, se trouvent un supermarché et une école.L'attentat n'a pas fait beaucoup de dégâts et visait ce journaliste qui s'en est violemment pris ces derniers temps au "régime libanais policier" soutenu par la Syrie. Il était très connu pour ses prises de position contre l'implication de la Syrie dans les affaires libanaises. Sous la pression de la communauté internationale après l'assassinat de Rafic Hariri, Damas a mis fin en avril à vingt-neuf années de présence militaire au Liban.CRITIQUE DU "RÉGIME MILITARO-POLICIER"Interrogé par l'AFP sur les possibles raisons de son assassinat, son frère Sleimane Kassir a répondu : "Samir a vécu toute sa vie dans le danger. Il écrivait tous ces articles contre la Syrie."Le premier ministre libanais, Nagib Miqati, et Gébrane Tueini, député de Beyrouth et rédacteur en chef du journal An-Nahar, se sont aussitôt rendus sur le lieu de l'attentat. L'ambassadeur de France, Bernard Emié, se trouvait également sur place.Samir Kassir est l'auteur de plusieurs ouvrages sur le Liban et le monde arabe. On peut citer entre autres La guerre au Liban, Histoire de Beyrouth paru en 2003 et Considération sur le malheur arabe, édité en 2004. Il était aussi professeur de sciences politiques à l'université Saint-Joseph de Beyrouth.Il avait écrit une série d'articles contre le "régime militaro-policier" établi par la Syrie au Liban et l'un de ses virulent articles était intitulé "des militaires contre le peuple".Dans une première réaction, un des leaders de l'opposition Michel Aoun a rendu hommage à la victime le qualifiant de "journaliste d'un grand courage qui se battait contre la répression et la liberté de la presse".De son côté, Elias Atallah, secrétaire général du mouvement de la Gauche démocratique, a accusé les autorités libanaises. "C'est Emile Lahoud, le chef de l'Etat, les services de sécurité qui l'ont tué", a-t-il affirmé.Solange Gemayel, députée de Beyrouth, a affirmé que le "régime policier libano-syrien est toujours en place et continue de sévir. Qu'on ne nous dise pas que ce régime a été éliminé".Cet assassinat intervient quatre jours après le début des législatives libanaises, échelonnées sur quatre semaines.
