Assassinat d'un journaliste de radio par des tueurs à moto en Colombie- Un journaliste de radio colombien Julio Palacio, connu pour ses émissions critiques, a été assassiné mardi par des tueurs à moto dans une rue du centre-ville de Cucuta (nord-est de la Colombie, à la frontière du Venezuela), a annoncé à l'AFP le commandant de la police locale, le colonel José Henao.Julio Palacio, 57 ans, qui avait survécu en 1996 à un autre attentat, a été touché par trois balles alors qu'il se dirigeait vers la station de radio Lemas, de la chaîne Colmundo, où il animait un programme polémique, selon l'officier."Le journaliste a été victime d'une attaque qui lui a coûté la vie. Les personnes, qui l'ont attaqué, circulaient sur une motocyclette bleue et blanche. Les responsables de l'attaque n'ont pas encore été identifiés", a ajouté le commandant de police.Julio Palacio, qui a été transféré dans une clinique à Cucuta, est décédé de ses blessures à 08H00 (13H00 GMT).C'est le premier journaliste assassiné cette année en Colombie, pays considéré comme l'un des plus dangereux au monde pour exercer ce métier.Au cours des 14 dernières années, 120 journalistes ont été assassinés soit par des groupes en rébellion contre l'Etat soit par les mafias du trafic de drogue, selon la Société interaméricaine de presse.Le journaliste n'avait pas fait état récemment de menaces à son encontre mais les autorités lui avaient recommandé davantage de vigilance compte tenu du caractère polémique de son programme à la radio, selon le colonel Herao.Les autorités n'ont pas établi avec certitude une relation entre l'assassinat et son travail mais des collègues de Julio Palacio ont affirmé que son assassinat constituait des représailles après ses dénonciations de corruption et de l'influence du trafic de drogue dans la vie politique de cette région."Il y a quatre mois environ, (Palacio) et trois autres journalistes de Cucuta ont reçu un appel du Venezuela dans laquelle on nous avertissait que si on continuait nos révélations, cela pouvait nous valoir la mort", a raconté à l'AFP le journaliste Ricardo Gelvez, de la chaîne Colmundo.Selon lui, Julio Palacio avait reçu des menaces qui l'avaient obligé à se réfugier au Venezuela à ce moment-là et plus récemment à Bogota.M. Gelvez a souligné qu'à Cucuta, "les journalistes vivent sous la menace: si vous dites quelque chose sur la guérilla, les paramilitaires vous ont à l'oeil et inversement. C'est dommage que cette situation ne soit connue qu'une fois que l'on tue l'un d'entre nous".Les autorités de la région ont offert une récompense pour les personnes qui apporteront des informations conduisant aux assassins. Le maire, Gustavo Villamil, a déploré le crime et annoncé une réunion de son cabinet mercredi pour faire le point sur l'affaire.
