Statistique Drogues : 185 millions de consommateurs dans le monde L'usage de stupéfiants a progressé dans le monde depuis 2000, souligne un rapport de l'ONU. La drogue la plus répandue est la cannabis mais cocaïne et héroïne constituent le problème de santé publique le plus grave.   Quelque 185 millions de personnes dans le monde prenaient des stupéfiants en 2003 contre 180 millions dans les années 90, selon les conclusions d'un rapport du Bureau des Nations unies contre la drogue et le crime (UNODC) publié vendredi à Vienne. Cannabis en tête Le cannabis étant de loin la drogue la plus répandue, avec 150 millions de consommateurs. En outre et en comptant les utilisateurs de plusieurs produits, environ 38 millions de personnes consommaient des drogues synthétiques (amphétamines, methamphétamines et ecstasy) l'an dernier, contre 29 millions pendant la décennie précédente. Par ailleurs, 15 millions étaient dépendantes des opiacés (opium, morphine et héroïne) et que 13 millions l'étaient à la cocaïne. Ces estimations, "légèrement supérieures" à celles du précédent rapport de l'UNODC publié en 2000, montrent que "l'usage de stupéfiants touche moins de 5% de la population mondiale âgée entre 15 et 64 ans alors que le tabagisme en affecte près de 30%". "La comparaison est valide s'il l'on considère comme des pandémies l'usage de stupéfiants et le tabagisme, même si la prise de drogue est beaucoup plus dangereuse que le tabac", a souligné Sandeep Chawla, chef du service analyse et recherche de l'agence onusienne. Opium à la hausse Si la prise de drogues synthétiques, d'opiacés et de cocaïne a semblé se stabiliser, la consommation de cannabis — marijuana et haschich — "s'étend à un rythme qui va s'accélérant", déplore l'UNODC. "La production et les saisies ont progressé au cours de la dernière décennie pour retrouver les niveaux des années 80", ajoute-t-elle. "C'est un problème mondial, le cannabis étant cultivé dans plus de 140 pays dans le monde", a signalé l'expert. Les opiacés constituent toujours le problème de santé publique le plus grave, note encore l'UNODC en anticipant une augmentation de la récolte d'opium 2004 en Afghanistan alors que, interdite par les talibans (au pouvoir Kaboul de 1996 à 2001), celle-ci avait été quasi nulle en 2001. Les dépendants à l'héroïne représentaient l'an dernier 67% des personnes en cure de désintoxication en Asie, 61% en Europe et 47% en Océanie, selon l'UNODC. En revanche, la production de cocaïne a reculé de 18% en 2003 par rapport à 2002, "son plus bas niveau depuis les années 80". Explication : "les importants efforts de contrôle déployés en Colombie, le premier producteur mondial". L'UNODC a par ailleurs enregistré pour la première fois en 2002 une "stabilisation" de la consommation de drogues synthétiques, probablement parce qu'un nombre record de laboratoires a été démantelé il y a deux ans. Enfin, souligne l'agence, au cours de la dernière décennie (1992-2002), les quantités de drogues saisies ont augmenté.