Liberation Douglas Wood a été retrouvé par l'armée irakienne un mois et demi après son rapt.Un otage australien libéré par hasard à BagdadQuatre jours après Florence Aubenas et Hussein Hanoun, un autre otage a recouvré la liberté. Miraculeusement. Hier, à l'aube, l'Australien Douglas Wood a été «découvert» par hasard, a indiqué l'armée américaine, par des soldats irakiens qui menaient une opération de routine dans un quartier de l'ouest de Bagdad.«Trois individus ont été arrêtés», a précisé l'armée américaine, sans donner plus de précision. Douglas Wood a immédiatement été conduit dans un camp de l'armée américaine situé à proximité, où il a été examiné par des médecins. «Il est, de façon générale, en bonne santé», a indiqué le commandant Steve Scott.Dans un communiqué, l'ex-otage a remercié «tous ceux» qui ont aidé à sa libération, soulignant le «rôle clé» joué par l'armée irakienne. C'est le Premier ministre australien, John Howard, qui avait auparavant annoncé lui-même la bonne nouvelle au Parlement.Ultimatum. Le rapt de cet homme d'affaires âgé de 63 ans, marié à une Américaine et vivant en Californie, avait été revendiqué le 1er mai par un groupe jusque-là inconnu, le Conseil consultatif des moudjahidin d'Irak.Dans un premier temps, ses ravisseurs avaient donné 72 heures à l'Australie pour qu'elle retire quelque 1 400 soldats du pays. Sur la chaîne qatarie Al-Jezira, Douglas Wood était apparu à genou, la tête rasée, des fusils pointés sur sa tempe. Mais Canberra avait refusé de céder aux ravisseurs.Depuis l'expiration de l'ultimatum, sa famille tentait de négocier elle-même sa libération. Ses deux frères, Malcolm et Vernon, ont même proposé de faire une «donation» importante au peuple irakien. Canberra a également envoyé une équipe à Bagdad pour tenter de sauver son ressortissant.La libération de Douglas Wood est intervenue alors que la violence se déchaîne en Irak. Elle a coïncidé avec deux attaques-suicides contre les forces de l'ordre irakiennes, qui ont fait 31 morts et plusieurs dizaines de blessés. Dans le premier attentat, 23 Irakiens, des soldats pour la plupart, ont été tués et 29 autres blessés dans le restaurant d'une base militaire, à 80 km au nord de Bagdad. Selon le témoignage d'un officier, un kamikaze habillé en militaire serait entré dans le restaurant où de nombreux soldats déjeunaient, avant d'activer sa ceinture d'explosifs. Dans ce secteur, l'armée irakienne avait découvert, la nuit précédente, un atelier servant à piéger des voitures et à fabriquer des bombes artisanales.Attaque au mortier. Hier après-midi, c'est la ville de Bagdad qui, à nouveau, a été frappée. Huit policiers ont été tués et 18 personnes blessées dans un autre attentat-suicide à la voiture piégée. Dans la soirée, cinq civils ont été tués et six autres blessés dans une attaque au mortier dans un quartier résidentiel de l'ouest de Bagdad, a indiqué le ministère irakien de l'Intérieur. Depuis la formation du gouvernement irakien, il y a six semaines, au moins 900 personnes sont décédées à la suite d'attaques.Les forces de l'ordre irakiennes sont régulièrement ciblées par les groupes armés. Le 4 mai, 46 personnes avaient été tuées et 71 blessées dans un attentat revendiqué par un groupuscule djihadiste, Ansar al-Sunna, contre des recrues de la police dans la ville kurde d'Erbil. Une semaine plus tard, un autre attentat revendiqué par le même groupe contre un centre de recrutement de l'armée faisait 35 morts et 54 blessés à Hawija, dans le nord de l'Irak.
