Attentat Double attentat-suicide au sud de Bagdad : plus de vingt morts Deux kamikazes se sont fait sauter, lundi matin 30 mai, à une vingtaine de secondes d'intervalle, dans la ville chiite de Hilla, située à une centaine de kilomètres au sud de Bagdad. Le bilan, encore provisoire, de ces deux explosions, survenues vers 9 heures du matin (7 heures à Paris), fait état de plus de vingt morts et d'une centaine de blessés. Selon un médecin du service des urgences de l'hôpital de Hilla, toutes les victimes seraient des anciens membres des commandos de police. Le premier kamikaze s'est fait exploser devant un dispensaire où des Irakiens postulant à des postes au sein de l'armée, de la police ou de la fonction publique attendaient de passer un bilan de santé obligatoire. Le deuxième a déclenché sa ceinture d'explosif au milieu d'une manifestation de près de 500 commandos de la police réclamant une hausse de salaire. Des ambulances se sont ruées sur les lieux pour évacuer les victimes. Un attentat-suicide à Hilla avait fait, le 28 février, 118 morts et des dizaines de blessés. UN "PROJET POLITIQUE NATIONAL" Parallèlement, la principale formation sunnite d'Irak, le Parti islamique, a annoncé que son chef, Mohsen Abdel Hamid, et trois de ses fils, avaient été arrêtés, lundi à l'aube, par des soldats américains à Bagdad. Selon Alaa Makki, du bureau politique de cette formation politique, aucune explication n'a été fournie sur les motifs de cette arrestation. L'armée américaine n'a pas confirmé ces faits. Le Parti islamique a affirmé que "plus de 200 membres" de sa formation se trouvaient dans les centres de détention américains sans qu'aucune accusation ne soit portée contre eux. Son dirigeant s'est étonné de ces arrestations qui interviennent au lendemain d'une déclaration du porte-parole du gouvernement, Leith Koubba, dans laquelle il s'est félicité de la prise de position du Parti islamique contre la violence. "Le gouvernement doit s'expliquer là-dessus", a-t-il dit. Dimanche 29 mai, le Parti islamique a ouvertement exprimé ses craintes à propos de dérapages possibles du dispositif de sécurité, appelé "Opération l'Eclair" mis en place depuis la semaine dernière dans la zone de Bagdad avec le renfort de 40 000 soldats et policiers. Tout en se disant favorable à un renforcement des mesures de sécurité, le parti a estimé, dans un communiqué, que seul un "projet politique national" pouvait stabiliser le pays. "La stabilité ne peut pas venir (seulement) d'un renforcement des mesures de sécurité avec leurs corollaires de violences et d'actes de vengeance", a souligné ce parti.