Médaille d'or pour La Biélorussie : Athlétisme :100 m dames. Or : Yuliya Nesterenko (Blr) 10''93 Argent : Lauryn Williams (E-U) 10''96 Bronze : Veronica Campbell (Jam) 10''97100 m dames. L'inattendue Biélorusse Yuliya Nestarenko médaille d'or.Arron, dans les startings, bloque eux nuits portent conseil : après son fiasco en demi-finale du 100 m samedi, Christine Arron a finalement décidé de s'aligner dès ce matin sur les séries du 200 m et pourrait participer plus tard à celles du relais 4x100m. Rien n'était moins sûr quand la Guadeloupéenne s'est présentée après sa 6e place, à 29 centièmes de Yuliya Nesterenko, la Biélorusse, championne olympique deux heures plus tard. «Le 200 m ? Oui, il faut que je le fasse, c'est pas à contre-coeur mais bon c'est pas la même envie, je m'étais préparée pour le 100 m, je devais être sur le podium, en fait maintenant j'ai envie de rien.» Guy Ontanon, son entraîneur, a dû trouver les mots pour convaincre la sprinteuse antillaise qu'elle ne pouvait repartir d'Athènes sur un tel gâchis. Arron elle-même a évalué le désastre : «Vingt ans d'athlétisme pour en arriver là !»Analyse. Comme si les dizaines de meetings, les championnats du monde et d'Europe, les JO, l'expérience accumulée avec cinq entraîneurs et, de son aveu même, une préparation physique optimale au cours des derniers mois n'avaient servi à rien. Arron a analysé elle-même la faute qui lui a fait perdre toute chance de rivaliser avec les meilleures mondiales : «Je me suis effondrée sur mon premier ou mon deuxième appui, j'ai peut-être trop poussé pour me pencher et être puissante. C'était un départ presque debout, je n'ai pas pu relancer, c'était trop tard.»Cette faute n'a pas surpris son ancien entraîneur Jacques Piasenta, l'homme du record d'Europe (10''73) à Budapest. «Elle a raté cent départs, surtout dans les compétitions internationales, c'est son problème, mais avant elle arrivait toujours à le rattraper. Le problème, et je l'ai dit bien avant cet échec, au cours de l'hiver et récemment encore avant le meeting de Lausanne, c'est que je ne reconnais plus la Christine d'antan. Il n'y a certes pas une seule technique pour aller vite et d'autres sont capables de réussir avec leurs méthodes. Mais je pense qu'actuellement on est dans l'erreur», a-t-il expliqué hier.«Malédiction». En creux, sa cible n'est autre que Guy Ontanon. Avec sa fougue toujours intacte, Piasenta, qui se définit comme «le premier supporter de Christine», fournit la liste des arguments censés prouver que son ancienne protégée, partie en claquant la porte, serait aujourd'hui sur la mauvaise voie : «Elle court en cycle postérieur avec les muscles de ses fesses alors qu'en trois ans je lui avais appris à courir en cycle intérieur. Elle a le pied à plat sur la piste alors qu'avant elle avait 3 à 4 centimètres dessous. Enfin, mentalement, c'est fou de l'entendre dire que sa seule rivale c'est elle-même. Il ne faut jamais manquer de respect pour ses adversaires», dit Piasenta qui conclut : «Le problème c'est que Christine est entourée de flagorneurs et de démagogues qui ne lui disent pas la vérité.»Samedi soir, Arron avait anticipé ces critiques «Je ne vais certainement pas remettre en cause mon travail depuis deux ans.» Tout en évoquant «une malédiction», elle s'agaçait à l'évocation de ses problèmes psychologiques dans les grands rendez-vous souvent manqués, cet hiver aux indoor de Budapest ou en août dernier aux Mondiaux de Paris. Accablée aujourd'hui, elle sera à nouveau acclamée, comme lors des récents championnats de France (10''95), si elle aide le relais à glaner une médaille. Entre adoration et détestation, Christine Arron reste une star.
