Annonce Dominique Perben va présenter la prison allégée pour "les courtes peines" Le ministre de la justice, Dominique Perben, présentera son projet de construction de quartiers pénitentiaires pour "courtes peines", sorte de prison allégée où certains détenus bénéficieront d'un programme éducatif renforcé, dispensé en dehors de la prison classique, où prime d'abord la sécurité. Par "courtes peines", les services de la justice désignent les condamnations à moins d'un an de prison, exécutées, à l'heure actuelle, dans les maisons d'arrêt. Au 1er avril 2005, sur les 59 300 détenus recensés dans les prisons françaises, 12 000 purgent une peine inférieure ou égale à un an. Dans ces maisons d'arrêt, sont détenues également les personnes en attente d'un jugement. Or ces établissements sont les plus surpeuplés, les moins bien dotés en terme d'accès au travail, à l'éducation, aux soins psychologiques. 2 000 PLACES PRÉVUES Prévu dans le cadre de la loi d'orientation et de programmation pour la justice de septembre 2002, ce concept qui sera présenté par le garde des sceaux, mercredi 27 avril, devrait voir le jour en avril 2007. 2 000 places sont prévues autour de trois sites pilotes : Seysses (Haute-Garonne), Fleury-Mérogis (Essonne) et Strasbourg, selon la chancellerie. Le ministre veut faire construire des bâtiments de 120, 60 ou 30 places, exclusivement dédiés à des courts séjours de 1 à 6 semaines pour des détenus dûment sélectionnés par les chefs d'établissement. Ces sites resteront dotés de surveillants et de caméras vidéo mais dans un cadre moins strict que dans la maison d'arrêt. PROGRAMMES ÉDUCATIFS Les détenus alterneront encellulement individuel et vie collective et s'engageront à suivre un ou plusieurs programmes éducatifs renforcés, axés sur la citoyenneté. En cas d'échec du séjour, le chef d'établissement pourra renvoyer le détenu dans la maison d'arrêt classique. En cas de réussite, le juge d'application des peines pourra décider d'un aménagement de sa fin de peine (libération conditionnelle, semi-liberté, bracelet électronique...). Face au développement de certains types de délinquance, la chancellerie prévoit de mettre en place, dans ces nouvelles structures, des "programmes prioritaires" autour de certains thèmes comme les violences familiales, les violences routières, les discriminations (racisme, antisémitisme) ou la délinquance liée aux addictions.