Condamnation Dix ans de prison requis contre Mikhaïl Khodorkovski, ex-patron de Ioukos Dix ans de prison ont été requis mardi 29 mars à Moscou contre Mikhaïl Khodorkovski, 41 ans, l'ex-patron du groupe pétrolier Ioukos. Accusé notamment par le Parquet d'évasion fiscale et de fraude à grande échelle, l'homme d'affaire était considéré jusqu'à son arrestation comme l'homme le plus riche de Russie. L'ancien patron de Ioukos, en détention préventive depuis 17 mois, encourait jusqu'à 15 ans de prison. "Je vous demande de reconnaître M. Khodorkovski coupable (...). Je vous demande de le condamner à dix ans" de camp pénitentiaire à régime général, a déclaré le procureur Dmitri Chokhine, en s'adressant à la juge Irina Kolesnikova et à ses deux adjointes, au tribunal Mechtchanski de Moscou. Au terme d'un réquisitoire de deux jours, M. Chokhine a par ailleurs demandé "que les biens des accusés soient confisqués au profit de l'Etat, pour réparer le préjudice causé par les activités de ces personnes". « POUR L'EXEMPLE » "Nous nous attendions à cette requête de dix ans, car depuis longtemps l'accusation évoquait ce terme", a déclaré un autre avocat de M. Khodorkovski, Guenrikh Padva. "J'espère que la décision du tribunal sera indépendante. Nous sommes assez peu optimistes, mais il nous reste cependant de l'espoir", a-t-il ajouté. Igor Chouvalov, conseiller économique du président Vladimir Poutine, a reconnu le même jour que Ioukos avait été visé pour l'exemple, face à d'autres compagnies qui utilisaient, elles aussi, des montages juridiques pour "ne pas payer d'impôts et donc empêcher l'Etat remplir ses obligations sociales". Le groupe Ioukos, dont M. Khodorkovski est le premier actionnaire et qui a fait l'objet d'une vaste campagne judiciaire et fiscale, a été en grande partie démantelé depuis l'arrestation de son ex-patron, sa principale filiale de production, Iouganskneftegaz, ayant été vendue aux enchères sur ordre de la  justice et étant retombée dans l'escarcelle de l'Etat. Mikhaïl Khodorkovski, après avoir pris méticuleusement des notes pendant le réquisitoire, a gardé la tête baissée sur son carnet quand la demande de "dix ans" est tombée. A ses côtés, sur le banc des accusés entouré d'une cage, Platon Lebedev, son ancien associé, est lui aussi resté sans réaction quand le procureur a requis la même peine contre lui. Mikhaïl Khodorkovski rejette toutes les accusations portées à son encontre. Il restera incarcéré, comme M. Lebedev, jusqu'au verdict, attendu par la défense pour la deuxième quinzaine de mai