Accident Deux Slovènes tués dans l'incendie du tunnel du Fréjus L'incendie qui a éclaté samedi 4 juin dans le tunnel du Fréjus, reliant l'Italie à la France, a causé la mort de deux jeune conducteurs de camions slovènes. Le feu s'est déclaré vers 18 heures dans un camion transportant des pneumatiques venant de France, vers le milieu du tunnel long de 12,8 kilomètres, reliant Modane (Savoie) à la ville italienne de Bardonecchia. Il a ensuite gagné d'autres véhicules. PROBABLE FUITE DE GAZOLE Une victime a été découverte dans un abri, du côté français de l'ouvrage, grâce aux caméras de surveillance. Il s'agit d'un Slovène de 23 ans, Doliban Vukanovic, qui conduisait probablement l'un des camions en feu. Plus tard dans la soirée, l'agence italienne Ansa annonçait la découverte, tout près, du corps d'une deuxième victime, un chauffeur de 24 ans, lui aussi slovène, Pavol Blanarovik. Selon Ansa, il est décédé peu après avoir été retrouvé par les pompiers italiens. Les secours italiens ont aussi trouvé, dans une zone où la fumée était encore dense, une voiture aux portes ouvertes. Vers minuit, le sous-préfet de Saint-Jean-de-Maurienne indiquait que l'incendie était "maîtrisé" et que les secours français et italiens avaient effectué leur jonction. L''incendie dans le Fréjus a vraisemblablement été provoqué par une fuite de gazole, selon les images prises par une caméra de surveillance du tunnel. "On y voit du gazole fuir du turbo-compresseur du camion de pneus", a déclaré Ugo Jallasse, responsable de la Sitaf, la société qui gère la partie italienne du tunnel. Il estime "possible qu'il y ait eu une panne mécanique. Le carburant est arrivé sur le moteur et s'est enflammé et en un instant le camion était en feu", et précise que le feu s'est alors propagé à trois autres véhicules, dont un autocar de la Sitaf. Du côté français, on faisait état de cinq véhicules ayant pris feu. Du côté italien, 19 voitures, un autobus, un camping car et neuf chauffeurs de poids lourds ont réussi à sortir du tunnel après le début de l'incendie. FORTE CHALEUR Plusieurs personnes ont été intoxiquées par la fumée, et cinq ont été hospitalisées à Turin, mais leur état n'inspirait pas d'inquiétude. "J'ai vu tout d'un coup de la fumée venant du côté droit de mon camion entrer dans l'habitacle. Je suis descendu immédiatement, j'ai déclenché le signal d'alarme et j'ai commencé à courir vers l'Italie", a raconté le chauffeur du camion de pneumatiques à l'origine du sinistre, Dalibor Viksanovic, cité par Ansa. Ce Serbe de 23 ans, parti de Belgique pour se rendre à Bari dans le sud de l'Italie, a contribué à sauver d'autres camionneurs. "J'ai vu un homme qui courait vers moi, a raconté un chauffeur  français, Yannick Ayache, j'ai immédiatement arrêté mon camion et j'ai commencé à courir avec lui vers l'Italie." La fumée et la chaleur dégagées par l'incendie ont considérablement gêné la progression des pompiers. Ansa, citant les pompiers italiens, écrit qu'un appareil de détection thermique se trouvait côté italien, mais que du côté français un dispositif semblable ne fonctionnait apparemment pas. "DES MOIS PLUTÔT QUE DES SEMAINES" DE FERMETURE Le ministre français des transports, Dominique Perben, devait se rendre sur place dimanche matin. Le président de la Société française du tunnel routier du Fréjus (SFTRF), Gilbert Santel, a d'ores et déjà déclaré que "l'unité de compte (pour le temps de fermeture du tunnel) ce ne sont pas des semaines, mais plutôt des mois", car "il y a une dizaine de kilomètres d'équipements à reprendre". Au cours des cinq dernières années, peu d'incidents graves se sont déroulés sous le Fréjus. Des incendies sur des véhicules, entraînant le déclenchement du plan de secours bi-national, avaient entraîné des évacuations, notamment en février 2004, avril 2003 et juillet 2000, mais il n'y avait pas eu de victimes. Le 24 mars 1999, un gigantesque incendie dans le tunnel du Mont-Blanc, reliant aussi la France et l'Italie, avait causé la mort de 39 personnes. L'incendie, lui aussi provoqué par un camion, s'était déclaré au milieu du tunnel. Le procès devant le tribunal correctionnel de Bonneville (Haute-Savoie) s'est achevé le 29 avril et le jugement doit être rendu le 27 juillet.