Fait divers Deux mosquées ont été dégradées, à Quimper et à CarcassonneAlors que le ramadan débute, deux mosquées, ont été ciblées par des racistes dans la nuit de samedi à dimanche. A Quimper, dans le Finistère, six croix gammées ont été peintes, avant que ne soit lancé un début d'incendie. L'alerte, donnée par un riverain vers 4 h du matin, a permis aux pompiers de circonscrire rapidement quatre débuts de feu dans le lieu de culte, qui n'a pas été beaucoup endommagé, a précisé Philippe Paolantoni, sous-préfet à Brest."Je suis choqué, et nous avons porté plainte dès ce matin", a indiqué Mohammed El Bouazzati, président de l'association culturelle et cultuelle des musulmans de Quimper, qui regroupe environ 200 adhérents. Il a précisé que c'est la quatrième fois que sa mosquée était ciblée, notamment par des tags.Au même moment, la mosquée de Carcassonne a été couverte d'une cinquantaine de croix gammées. Les murs de l'établissement ont été marqués avec minutie, probablement entre 3 h et 5 h du matin, a indiqué le directeur départemental de la sécurité publique, Thierry Senichault. Parmi les slogans : "La France aux Français, bougnoules dehors, mort à l'Islam"."IGNORANCE RADICALE DE L'ISLAM" "Je vis depuis 1969 à Carcassonne. Ici toutes les communautés se respectent, qu'il s'agisse des juifs, des musulmans ou des chrétiens. C'est la première fois qu'il se produit quelque chose comme ça", a regretté le président de l'association islamique de l'Aude, Abib Bamou, qui gère la mosquée Es Salam. Comme à Quimper, une enquête est en cours et l'affaire "prise au sérieux".En réaction, l'association antiraciste Mrap a estimé que "l'instrumentalisation politique du thème de l'islamisation de la France" par l'extrême droite contribuait à "créer un climat délétère propice à ce genre de passage à l'acte".Le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Dalil Boubakeur, a "condamné très vivement" les dégradations. "C'est odieux parce que c'est bête et méchant et c'est manifester une ignorance radicale de l'Islam." Selon lui, "l'intention criminelle se double d'une volonté de perturber d'une façon particulièrement odieuse le déroulement pacifique des cérémonies qui entourent ce mois de jeûne et de pénitence". Les musulmans sont alors plus nombreux à se rassembler dans les mosquées, surtout le soir.
