Annonce Deux millions de musulmans sur le mont Arafat, moment fort du hadjMONT ARAFAT (Arabie saoudite) (AFP) - Le pèlerinage annuel sur les lieux saints de l'islam a culminé mercredi avec le rassemblement de quelque deux millions de fidèles, dont 1,5 million venus du monde entier, sur le mont Arafat, près de la Mecque.Par un temps clément, les pèlerins ont été convoyés dès le lever du soleil à bord de plus de 20.OOO bus depuis la plaine de Mina, où ils avaient passé la nuit dans une cité de tentes.Le stationnement et l'attente des pèlerins sur le mont Arafat symbolisent le Jugement Dernier.Installés pour la plupart dans des tentes, les pèlerins passent la journée à prier et implorer le pardon de Dieu. Des dizaines de milliers d'entre-eux se sont entassés dans la mosquée de Namera, bâtie sur le site où le prophète Mahomet avait prié en effectuant le pèlerinage il y a 1.415 ans."Me voici répondant à Ton appel, Seigneur, me voici. Tu n'as pas d'associé, à Toi les louanges, de Toi les faveurs et la royauté n'appartient qu'à Toi", répétaient les fidèles sous les tentes ou en se déplaçant à pied par petits groupes sur le mont Arafat.Les hommes portent l'"ihram", deux simples pièces d'étoffes non cousues, alors que les femmes, voilées, sont vêtues de longues robes.Les plus zélés escaladent, malgré les mises en garde de religieux saoudiens, le "mont de la Miséricorde", une colline rocailleuse où le prophète Mahomet se serait prosterné.Des marchands de quatre saisons vendent bananes, oranges et raisins aux fidèles, alors que des associations de charité saoudiennes leur distribuent gratuitement repas et boissons.Trois hôpitaux de campagne et 46 dispensaires offrent des soins aux personnes indisposées.Pour dix rials (environ trois dollars), des photographes de circonstance offrent aux pèlerins d'immortaliser le moment avec un cliché instantané à dos de chameau.Munis de haut parleurs, des policiers dirigent la circulation des bus qui continuent d'affluer, certains tellement bondés qu'ils transportent des fidèles assis sur le toit.Une foule s'ameute et roue de coups un voleur à la tire pris la main dans la poche, avant de le remettre à la police.Mohamad Tahrio, un maçon nigérian de 28 ans, effectue le pèlerinage pour la première fois. "Je suis ravi d'être ici. Je vais prier pour qu'Allah me donne longue vie et de l'argent", dit-il.Venu d'un Irak dévasté par la violence, Amer Abbas, 45 ans, dit avoir retrouvé la sérénité dans ce voyage spirituel."J'implore Dieu de faire sortir les Américains de notre pays et de mettre fin à l'occupation", dit-il."Les Américains sont responsables de toutes les destructions qui ont frappé notre pays", ajoute M. Abbas, qui se vante d'être originaire de "Diyala, dans le triangle sunnite qui résiste à l'occupation".Pour sa part, Ahmad Abdelkarim, peintre en bâtiment égyptien installé en Arabie saoudite, effectue le pèlerinage pour la onzième fois.Ne disposant pas du permis saoudien théoriquement nécessaire pour faire le hadj, M. Abdelkarim, 37 ans, n'a pas de place dans les campements des pèlerins à Arafat et passe la journée dans une minuscule tente de camping dressée sur un trottoir."Je vais prier pour que Dieu nous débarrasse des juifs en Palestine", dit-il. Khiari Mansouri, un Algérien de 64 ans, va, lui, prier "pour que Dieu donne la victoire aux musulmans contre les mécréants".Après le stationnement sur le mont Arafat, les pèlerins regagneront la Mecque jeudi, jour de l'Aïd al-Adha (Aïd el-Kébir), la plus grande fête musulmane, et la plupart d'entre eux feront égorger des moutons, comme le veut la tradition.Vendredi et samedi, les fidèles retourneront à Mina pour lapider les "jamarat", trois piliers représentant Satan, l'ultime rite du pèlerinage, mais aussi le plus périlleux. Des bousculades ont fait des centaines de morts ces dernières années, dont 251 en 2004.Selon l'agence officielle SPA, 1.534.759 des fidèles effectuant le Hadj sont venus de l'étranger, le reste étant des Saoudiens ou des expatriés installés dans le royaume.
