Accuser Deux haut gradés et un sous-officier de l'opération "Licorne" ont été suspendus La ministre de la défense française, Michèle Alliot-Marie, a suspendu, lundi 17 octobre dans la soirée, trois militaires qui faisaient partie de l'opération "Licorne" en Côte d'Ivoire, parmi lesquel deux haut gradés, le général Henri Poncet, ancien commandant de l'opération, et le colonel Eric Burgaud, chef de corps au moment des faits (actuellement au 13e bataillon de chasseurs alpins de Chambéry). Les suspensions ont été prononcées par Michèle Alliot-Marie pour "manquements graves à la loi, aux règlements militaires et aux ordres". Un sous-officier est également visé par la décision du ministère de la défense. Le général Poncet, qui commande actuellement la région "Terre Sud-Ouest", basée à Bordeaux, est soupçonné d'avoir "couvert le décès d'un Ivoirien appréhendé par des militaires français" en mai 2005. Dans un communiqué en date du 17 mai, le ministère avait relaté la mort "d'un dénommé Mahé connu comme étant le chef d'une bande de coupeurs de route recherché pour de nombreuses exactions perpétrées en avril". "Poursuivi et se voyant cerné, il a ouvert le feu en direction des éléments de la force Licorne", qui, "en état de légitime défense, ont riposté", selon ce même communiqué. "Blessé très grièvement, le suspect a été arrêté" et "est mort des suites de ses blessures pendant son transfert au CHU de Man", dans l'ouest du pays, ajoutait ce communiqué. "INTOLÉRABLE POUR UN CHEF MILITAIRE" Aucune précision n'a pu être donnée sur la réalité des faits, mais le ministère indique qu'"il est en particulier établi qu'il n'a pas été rendu compte, à l'époque, des faits aujourd'hui mis au jour" sur ce décès. L'affaire a éclaté lorsque le chef d'état-major de l'armée de terre, Bernard Thorette, a reçu le 11 octobre un appel d'un officier supérieur qui lui indiquait que les circonstances de la mort de cet Ivoirien étaient tout autres, a révélé un militaire sous le couvert de l'anonymat. "Cela a conduit le chef d'état-major des armées, Henri Bentégeat, à déclencher immédiatement une enquête", a-t-il poursuivi. "Ce qu'on sait des faits, s'ils sont avérés, est particulièrement intolérable pour un chef militaire", a-t-il ajouté sans plus de précision. Le général Poncet était en Côte d'Ivoire depuis onze mois au moment des faits et venait d'être promu général de corps d'armée.