Anniversaire Deux cent mille personnes se sont réunies en Ethiopie en hommage à Bob Marley Le célèbre chanteur, mort en 1981, aurait eu 60 ans, dimanche 6 février. Pour la première fois son anniversaire a été célébré en Ethiopie, à Addis Abeba, terre promise des rastafariens.Plus de 200 000 personnes, aussi bien des fans que des rastas ou de simples curieux, se sont réunis, dimanche 6 février à Addis Abeba en Ethipie, pour un gigantesque concert gratuit à la mémoire de Bob Marley, figure légendaire de la musique reggae, mort en 1981 à 36 ans, et qui aurait eu 60 ans ce 6 février. Sous un soleil ardent, une marée humaine toute de rouge, vert et de jaune inondait la place principale d'Addis, Meskal Square, vaste étendue de quatre hectares où paradaient autrefois les troupes du régime marxiste éthiopien. La foule, estimée entre 200 000 et 250 000 par la police en fin d'après-midi, était contenue par des centaines de soldats et de policiers, à pied ou à cheval. Une dizaine de chars anti-émeute étaient disposés à proximité, ont constaté des journalistes de l'AFP.Les Tambours royaux du Burundi ont ouvert à midi (10 heures, heure de Paris) les festivités de "L'Afrique unie", dont la chanteuse béninoise Angelique Kidjo était la vedette. Les Rastafariens, qui révèrent l'ancien empereur éthiopien Hailé Sélassié comme un dieu vivant, se réjouissaient de célébrer leur rendez-vous annuel pour la première fois hors de Jamaïque, terre natale de Bob Marley, et en Ethiopie, leur "terre promise"."Le fait que nous soyons aujourd'hui à Addis Abeba, sur Meskal Square, pour célébrer "L'Afrique unie", montre que l'anniversaire de Bob Marley est aussi la preuve que l'esclavage mental est en voie de disparition", a déclaré Mère Jah Evejah, une prêtresse rastafarienne venue du Bénin, en Afrique occidentale. Sa carte de visite la qualifie de "Chargée de mission pour la rapatriation à l'ambassade culturelle de la diaspora et du peuple de Jah".Des orchestres ont entonné des classiques de Jimmy Cliff devant un parterre où dansaient les invités de marque, loin devant la foule contenue par des barrières. DÉVOTION"C'est un symbole d'harmonie, sans distinction ethnique ou de couleur", a commenté Mesfine Adera, un médecin éthiopien venu en spectateur, sa toute jeune fillette se tortillant sur ses genoux. "Cela exprime les idéaux des pères du panafricanisme, que l'union fait la force, que l'unité est le progrès, tout ce que les chansons de Bob Marley n'ont cessé de répéter", a-t-il ajouté.Le programme du concert, d'une durée prévue de neuf heures, a été largement réduit, comparé aux annonces initiales. Les deux chanteurs sénégalais Baba Maal et Youssou N'dour ne figuraient plus au menu des festivités. Restait une grande partie de la famille Marley, avec notamment Ziggy Marley et l'ancien chœur de Bob Marley, les I-three, avec Rita Marley, puis les deux chanteuses de pop africaine, Angélique Kidjo et Yvonne Shaka Shaka.Beaucoup d'Ethiopiens sont intrigués par ces Rastafariens qui ont déifié l'ancien empereur Hailé Sélassié et considéré leur pays comme une terre promise. "L'empereur Hailé Sélassié était un homme petit et frêle, au beau visage barbu, et qui, peu après son couronnement, dans une vie parallèle, a commencé à être considéré comme un dieu vivant", écrivait dimanche le chroniqueur éthiopien Yonas Kebede.Quelle que soit leur opinion sur l'ancien empereur, la grande majorité des spectateurs, sur la place, étaient venus apprécier le spectacle et écouter la musique, même si la dévotion des rastas en embarrassait manifestement quelques-uns. "Je me dis parfois que si nous, Ethiopiens, nous aimions notre pays comme ils le font, avec passion et fierté historique, nous serions de meilleurs citoyens", a commenté Abdel Mohammoued, 57 ans, venu au spectacle avec sa femme et leurs trois enfants.Avec AFP
