Attaque Deux attaques contre des touristes ont été perpétrées au Caire Trois assaillants ont été tués et huit personnes dont quatre étrangers ont été blessées, samedi 30 avril, dans deux attentats en plein coeur du Caire visant des touristes, près du Musée du Caire et de la Citadelle, faisant resurgir la menace du terrorisme dans ce pays vivant du tourisme. Il s'agit de la deuxième série d'attentats sanglants visant les touristes étrangers en trois semaines dans la capitale égyptienne. Lors du premier attentat, outre le kamikaze tué, un Egyptien qui a fait exploser une bombe artisanale remplie de clous, huit personnes ont été blessées : un couple d'Israéliens, un Italien, un Suédois et quatre Egyptiens, selon la police. Le kamikaze s'est jeté à 16 heures (15 heures à Paris) du haut du Pont du Six-Octobre sur un groupe de touristes qui passait sur la place juste au-dessous de lui, a précisé le ministre de la santé, Mohamed Awad Tag Eddine. ATTAQUES COORDONNÉES Moins d'une heure plus tard, un autre attentat a fait deux morts, deux femmes qui avaient tiré, sans l'atteindre, sur un bus de touristes dans un quartier très touristique, proche des grandes mosquées d'Al-Rifaï et de Sultan Hassan. Une des deux femmes a été tuée par sa complice et l'autre s'est suicidée, selon une nouvelle version fournie par la police. Il s'agit de la soeur et de la fiancée du kamikaze qui s'était fait exploser en sautant d'un autopont place Abdel Moneim Riyad, derrière le Musée du Caire, en face de l'hôtel Ramsès Hilton, une zone de transit de bus de voyageurs égyptiens, qui était alors noire de monde. Le kamikaze est un fugitif recherché par la police, Ihab Yousri Yacine, membre du groupe de terroristes qui a perpétré un attentat-suicide le 7 avril contre des touristes dans une rue passante du Caire islamique, a ajouté la police. Deux touristes français et un Américain avaient été tués. Après le premier attentat samedi, un journaliste de l'AFP a vu un cadavre sans tête gisant sous le pont, qui pourrait être celui du kamikaze. Il n'a pas été possible de l'approcher de plus près. Il portait des vêtements européens. Selon le ministère de la santé, les blessés ont été transportés à l'hôpital de Kasr El-Aïni, proche de la zone. Leur vie ne serait pas en danger. La zone a été immédiatement bouclée par un cordon de policiers qui s'est employé à repousser la foule de curieux, tandis qu'un ballet d'ambulances évacuaient les blessés. "NOUVELLE GÉNÉRATION" L'économie égyptienne est très dépendante du tourisme et a déjà été fortement affectée par de précédents attentats. Après l'attentat-suicide du 7 avril, neuf suspects avaient été arrêtés, selon le ministère de l'intérieur. Ce jour-là, l'auteur de l'attentat, Hassan Raafat Ahmad Bachandi, 18 ans, avait été déchiqueté par la bombe artisanale qu'il tentait de placer dans une rue proche du bazar Khan Al-Khalili. Parmi les neuf personnes arrêtées se trouvent Akram Fawzi, 35 ans, présenté comme "le cerveau qui a planifié et financé l'attentat et fourni à ses complices des disques compacts sur les moyens de fabriquer des engins explosifs", a indiqué le ministère de l'intérieur. Ce groupe ferait partie d'une "nouvelle génération" de jeunes terroristes islamistes, sur laquelle la police dispose de peu d'informations, selon les experts égyptiens des mouvements islamistes. Cette nouvelle série d'attentats visant des touristes étrangers risque de porter un nouveau coup dur au tourisme en Egypte, un pays ensanglanté par le terrorisme dans les années quatre-vingt dix. Le 17 novembre 1997, 62 personnes, dont 58 touristes pour la plupart suisses et japonais, avaient été tuées à Louxor (Haute-Egypte), dans l'attentat le plus sanglant de l'époque revendiqué par la Jamaa islamiya. L'attaque à la mitraillette et au poignard avait eu lieu devant le temple d'Hatchepsout, selon des témoins.