Annonce Deux ans de prison avec sursis requis contre le cinéaste Jean-Claude BrisseauLe parquet de Paris a requis, jeudi 3 novembre, une peine de deux ans de prison avec sursis assortie d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de soins, ainsi qu'une amende de 30 000 euros à l'encontre du cinéaste Jean-Claude Brisseau accusé d'atteintes sexuelles par des actrices.La représentante du ministère public a également requis l'inscription du réalisateur de Noce blanche, l'Ange noir et Choses secrètes, au fichier judiciaire automatisé des auteurs d'infractions sexuelles (Fijais).La 10e chambre du tribunal correctionnel, présidée par Viviane Bourgeois, rendra son jugement le 15 décembre dans ce dossier où le cinéaste est mis en cause par quatre actrices qui l'accusent d'avoir abusé de son statut pour obtenir des faveurs sexuelles. Les jeunes filles, présentes à l'audience, ont évoqué leur désillusion ainsi que leurs souffrances face à ce qu'exigeait le réalisateur. Certaines d'entre elles auraient fait plusieurs dizaines d'"essais" érotiques."LE DOSSIER DES DÉSILLUSIONS"Jean-Claude Brisseau s'est défendu rageusement tout au long du procès qui a duré plus de six heures. "Tout ça est destiné à me noircir, systématiquement, de tous les côtés", a déclaré le cinéaste. Il a expliqué avoir voulu "faire un film sur le rapport entre le plaisir et l'interdit, filmer la montée du désir comme Hitchcock le faisait avec la peur".Pour l'avocat de M. Brisseau, Me François Blistène, ce dossier est d'abord celui des "déceptions, de la désillusion" des actrices qui n'ont pas été retenues pour le film Choses secrètes (2002). "Mais c'est le cinéma, des désillusions, il y en a eu, il y en aura toujours, ce n'est peut-être pas juste mais ce n'est pas délictuel", a-t-il souligné, demandant la relaxe pour son client.
