Condamnation Deux ans de prison avec sursis et d'inéligibilité requis contre les époux Mégret Au lendemain de l'ouverture, devant la 6e chambre du tribunal correctionnel de Marseille, du procès des époux Mégret, l'heure était aux réquisitions, mardi 19 septembre. Le procureur a requis deux ans de prison avec sursis et deux ans d'inéligibilité à l'encontre de Bruno et Catherine Mégret, jugés pour détournement de fonds publics à la mairie de Vitrolles. "Non, M. Mégret, une municipalité n'est pas une banque ni une association caritative pour financer bénévolement des prestations de services pour un parti politique", a lancé le représentant du ministère public. Xavier Bonhomme a également demandé qu'une amende de 50 000 euros soit infligée à Bruno Mégret et autant à son épouse, Catherine, absente à l'audience. Mme Mégret est poursuivie pour avoir détourné 489 347 francs (74 600 euros) à l'époque où elle était maire de Vitrolles, entre 1997 et 2002. Catherine Mégret est accusée d'avoir envoyé quatre courriers à des milliers d'exemplaires, sur les deniers de la municipalité, alors qu'ils étaient destinés à la propagande du Mouvement national républicain (MNR) et à recueillir des promesses de signature en vue de la candidature de son mari à l'élection présidentielle. "HAINES POLITIQUES" "Les lettres sortent de l'intérêt communal et sont constitutives de détournement de fonds publics", a expliqué l'accusation, reprochant à Mme Mégret d'avoir "profité de sa fonction de maire pour promouvoir les idées de son parti". "Mme Mégret était une maire de paille (...) M. Mégret, vous étiez le véritable maire de fait de Vitrolles, tout le monde le dit, y compris votre femme", a-t-il ajouté. Profitant d'une interruption d'audience, Bruno Mégret s'est insurgé contre des "réquisitions ahurissantes". "C'est une injustice totale ! Quand la justice devient injuste, il n'y a plus de justice, il n'y a que des procureurs partisans qui ne font qu'assouvir des haines politiques", a-t-il lancé aux journalistes. Lundi, Bruno Mégret avait assuré que l'envoi de lettres par la mairie de Vitrolles pour le compte du MNR était une "épouvantable boulette" et que la somme avait été "rapidement remboursée" par son parti. Aux côtés des époux Mégret comparaissent cinq autres prévenus, dont Jérôme Denolle, à l'époque directeur de cabinet du président du MNR, et Damien Bariller, ex-directeur de la communication de Vitrolles, devenu depuis secrétaire départemental dans les Bouches-du-Rhône du Mouvement pour la France de Philippe de Villiers. Des peines de six mois à un an de prison avec sursis, d'un an d'inégibilité et des amendes de 5 000 à 10 000 euros ont été requises à leur encontre.