Annonce Des parfums d'intérieur qui "sentent bon le toxique" L'UFC-Que Choisir a testé 35 produits destinés à parfumer le domicile. Résultat : aucun n'est inoffensif. Ils dégagent des substances toxiques, voire cancérigènes. Les désodorisants, bougies, encens et autres parfums d'intérieurs, loin d'assainir l'air comme ils le prétendent, relâchent de nombreuses substances toxiques ou allergisantes. C'est ce que révèle lundi l'UFC-Que Choisir après avoir testé 35 produits. "Les résultats sont véritablement alarmants, on a envie de dire, ‘respirer tue'", commente Alain Bazot, le président de l'association de consommateurs. Sur 35 produits testés, 5 sont particulièrement nocifs pour la santé et devraient, selon UFC-Que Choisir, porter la mention "peut provoquer le cancer". Il s'agit d'un cône bleu IBA Sanaga épices marines, du diffuseur Air Wick Décosphère vanille et orchidée, du bâton d'encens bleu d'évasion de Monoprix, de la lampe Berger Orange Cannelle et des bâtons d'encens fleur de vanille Ushuaia. Leurs niveaux élevés en benzène et/ou formaldéhyde, deux produits chimiques cancérigènes pour l'homme, entre autres, devrait conduire à leur interdiction des lieux publics et à leur étiquetage, poursuit l'association. Aucun produit inoffensif L'UFC souligne qu'aucun des 35 produits testés n'est inoffensif. Les adeptes du naturel qui croient avoir fait le bon choix avec l'encens et les bougies "ont tout faux". "Brûler de l'encens, c'est à peu près comme respirer au plus près d'un pot d'échappement", indique le magazine, qui publie les résultats complets de l'enquête dans son numéro de décembre. Les bougies, fabriquées avec de la paraffine, un dérivé du pétrole, diffusent pendant leur combustion styrène, naphtalène (cancérigènes possibles), formaldéhyde (cancérigène) et allergènes. Le papier d'Arménie, qui se vante d'être "le plus ancien assainissant naturel", charge l'air en formaldéhyde et benzène. In fine, l'association recommande au consommateur de bannir tous les produits et de ventiler les pièces. S'il s'agit de dissiper une mauvaise odeur passagère (dans les toilettes), les vaporisateurs qui ont un effet temporaire, sont "les moins mauvais". S'il s'agit d'une odeur de cuisine, mieux vaut tout simplement ouvrir la fenêtre. Appel aux fabricants et au ministre L'UFC-Que Choisir "déconseille formellement aux consommateurs l'usage de ces produits et appelle à la vigilance". Elle "en appelle [également] à la responsabilité des fabricants et des revendeurs : il leur appartient de ne pas proposer à la vente des produits dont ils ne peuvent plus ignorer les dangers". Enfin, "l'association demande au ministre de la Santé de se saisir d'urgence de ce dossier au regard de l'enjeu de santé publique". 76 désodorisants européens à la loupe Le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc) a également testé 76 désodorisants. Sur ces 76 produits, 61 contiennent des substances allergènes au contact, 32 des substances irritantes et 23 des perturbateurs endocriniens comme les phtalates, dont certaines viennent d'être interdites dans la fabrication de jouets en plastique. 45 contiennent des substances toxiques, 37 du benzène ou du formaldéhyde et 54 des substances potentiellement cancérigènes. Le Beuc a souligné "l'importance de la proposition de législation européenne sur les substances chimiques, connue sous le nom de Reach", qui propose d'instaurer sur 11 ans un système d'enregistrement, d'évaluation et d'autorisation pour les 30.000 produits chimiques fabriqués ou importés, mais seulement pour les quantités de plus d'une tonne par an. La proposition de loi doit être discutée au cours d'une réunion des ministres de l'Union européenne jeudi et vendredi à Bruxelles.