Anniversaire Des milliers de musulmans ont commémoré le massacre de Srebrenica Les archives du "Monde" : plus de 800 000 articles à consulter. Abonnez-vous au Monde.fr, 5€ par mois 338 corps de victimes identifiées, âgés de 15 à 77 ans, ont été mises en terre à Potocari, le cimetière commémoratif construit à l'entrée de Srebrenica. Quelque 20 000 musulmans de Bosnie ont célébré, dimanche 11 juillet, dans la dignité et sans incident, le 9e anniversaire du massacre commis par les forces serbes à Srebrenica, un événement marqué par la mise en terre de 338 corps de victimes identifiées. S'adressant à la foule, Sulejman Tihic, membre musulman de la présidence tripartite bosniaque, a affirmé que la "réconciliation était nécessaire", mais a souligné que pour cela la "vérité devait être connue et justice faite". A la fin des cérémonies, les dépouilles de 338 victimes, enveloppées dans des linceuls verts portées par les participants, ont été enterrées dans une atmosphère solennelle et reflétant la douleur. Les victimes âgées de 15 à 77 ans ont été mises en terre à Potocari, le cimetière construit à l'entrée de Srebrenica. Le cimetière abrite depuis juillet 2003 les dépouilles de 989 autres victimes identifiées. Aujourd'hui, quelque 5 000 sacs remplis d'ossements de victimes attendent toujours d'être identifiés par des tests ADN. "Toutes ces dernières années j'ai vécu avec l'espoir de retrouver mon frère, mais aujourd'hui je sais que je ne vais plus jamais le revoir", a confié Azemina Nuhanovic, dont le frère Hussein a été enterré à Potocari. Mme Nuhanovic, qui a également perdu un second frère et son époux pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), est rentrée il y a cinq ans à Srebrenica avec ses cinq enfants. Mais seulement un petit nombre des quelque 27 000 musulmans ayant habité Srebrenica avant la guerre ont regagné leurs foyers. Dragan Cavic, le président de la Republika Srpska (RS) - entité serbe qui forme avec la Fédération croato-musulmane la Bosnie d'après-guerre -, n'a pas assisté à la cérémonie préférant se rendre à l'investiture du nouveau président serbe, Boris Tadic. Une véritable insulte pour les musulmans bosniaques, malgré les récents propos de M. Cavic qualifiant le massacre de Srebrenica de "page noire" dans l'histoire des Serbes. Plus de 7 000 musulmans ont été sommairement exécutés par les forces serbes de Bosnie à Srebrenica à partir du 11 juillet 1995, quelques mois avant la fin de la guerre en Bosnie (1992-1995). Considérés comme principaux responsables du massacre, l'ex-chef politique des Serbes bosniaques, Radovan Karadzic, et leur chef militaire, Ratko Mladic, sont toujours en fuite après leur inculpation de génocide par le Tribunal pénal international (TPI).