Découverte Des "lémuriens" fossiles, témoins d'une période verte du désert LibyqueLes restes fossiles d'un primate proche des lémuriens ont été trouvés dans le désert Libyque, témoignant d'un passé humide de cette partie du Sahara il y a quelque 11 millions d'années, révèle une équipe de scientifiques dans une étude publiée en ligne par la revue Palévol de l'Académie des sciences française.L'apparition des conditions arides dans le Sahara est mal connue mais, soulignent Martin Pickford (Collège de France, Paris), et ses collègues égyptiens Hamdallah Wanas et Hosny Soliman (université Menoufia à Shebin El-Kom), il est admis que cette partie de l'Afrique est devenue hyperaride au Miocène supérieur, il y a 8 à 7 millions d'années.La mise au jour, par cette équipe, dans le désert Libyque - région située à la frontière occidentale de l'Egypte, mitoyenne avec la Libye - de restes de micromammifères, essentiellement de rongeurs mais aussi de batraciens, de reptiles et d'oiseaux, jette une lumière nouvelle sur son environnement antérieur à la période de désertification.Parmi les restes extraits des dépôts karstiques du site de Sheikh Abdallah, entre les oasis de Farafra et de Baharia, l'attention des paléontologues a été attirée surtout par les fossiles de galagos, cousins des lémuriens de Madagascar que l'on rencontre sur le continent africain. Plusieurs espèces de galagos, petits primates nocturnes à gros yeux, vivent jusqu'à nos jours dans les arbres des savanes et des forêts d'Afrique subsaharienne.A Sheikh Abdallah, l'équipe Pickford en a identifié une espèce nouvelle, proche du galago du Sénégal actuel, qui a été baptisée "Galago farafraensis".La présence de primates dans le désert occidental, aujourd'hui l'une des parties les plus sèches de la planète, résument les scientifiques, révèle que la région était alors humide. L'hyperaridité semble s'y être mise en place après cette période verte, vers la fin du Miocène supérieur, il y a un peu moins de 9 millions d'années.
