Annonce Des espions sous contrôle du Pentagone opèreraient dans le monde depuis 2 ans Dans son édition du dimanche 23 janvier, le "Washington Post" affirme que le ministre de la défense américain, Donald Rumsfeld, est à la tête d'un "Unité de soutien stratégique", sorte de CIA-bis, qui échapperait à tout contrôle parlementaire. Le ministère a démenti les propos du journal, tout en déclarant qu'il était normal que le Pentagone tente d'améliorer la qualité de son renseignement humain. Le Pentagone aurait créé une agence de renseignement secrète qui mène des opérations clandestines à l'étranger, sous le contrôle direct du ministre de la défense américain, Donald Rumsfeld, écrivait le Washington Post dans son édition de dimanche 23 janvier. Cette unité, appelée "Unité de soutien stratégique" (Strategic support branch) opèrerait déjà depuis deux ans notamment en Irak et en Afghanistan, selon le Post qui cite des documents et des interviews avec des membres de cette unité, sous couvert d'anonymat.Une note en début d'année adressée à M. Rumsfeld souligne que l'agence se concentre maintenant sur "des cibles potentielles, telles la Somalie, le Yemen, l'Indonésie, les Philippines et la Géorgie", toujours selon le journal.POUR EN FINIR AVEC LA "DÉPENDANCE" À L'ÉGARD DE LA CIACette organisation secrète doit également fournir des informations pour le côté "humain" du renseignement, comme les interrogatoires de prisonniers et le recrutement d'espions étrangers.Parmi ces agents peuvent figurer des personnalités tristement célèbres dont l'association officielle avec le gouvernement américain serait embarrassante, toujours selon les documents cités par le Post.S'appuyant sur des documents du Pentagone et des entretiens avec des officiels, le journal affirme que M. Rumsfeld a créé cette structure, le Strategic Support Branch (section de soutien stratégique), pour en finir avec sa "dépendance quasi totale" à l'égard de la CIA en matière de "renseignement humain" (par opposition au renseignement technologique basé sur les observations satellite ou les écoutes).Le général William Boykin, sous-secrétaire adjoint chargé du renseignement, a admis que M. Rumsfeld souhaitait assumer le commandement de certaines missions jusque-là conduites par la CIA, poursuit le Washington Post, dont les informations recoupent partiellement l'article publié la semaine passée dans le New Yorker et qui affirme lui aussi que "la CIA continuera d'être rétrogradée" et que "Rumsfeld deviendra encore plus important durant le second mandat" de George Bush."La guerre contre le terrorisme serait étendue et placée en réalité sous le contrôle du Pentagone", ajoutait Seymour Hersh dans le New Yorker.Cette division secrète serait financée par un redéploiement interne du budget du Pentagone, échappant de fait à un contrôle parlementaire, et sa création n'a pas été explicitement approuvée par le Congrès, poursuit le Post.Cette création donne à M. Rumsfeld un pouvoir que n'avait pas ses prédécesseurs sur les activités de renseignement, alors même que le Congrès cherche à regrouper toutes les agences travaillant dans ce domaine sous l'autorité d'un chef unique.M. Rumsfeld est très opposé à cette idée, et a largement contribué à retarder la réforme des services de renseignements entreprise par le Congrès.LES "MENTALITÉS TIMORÉES" SONT DÉPASSÉESCité dans le Post, Thomas O'Connell, secrétaire assistant à la défense chargé des opérations spéciales, déclare que Donald Rumsfeld s'est débarrassé du "mode de pensée obtus" et des "mentalités timorées" d'anciens responsables du Pentagone.Sur son site Internet, le département de la défense a démenti ces affirmations. "Il n'existe aucune unité qui en réfère directement au secrétaire à la défense en ce qui concerne des opérations clandestines tel que le rapporte l'article du Washington Post", affirme le porte-parole de M. Rumsfeld, Lawrence DiRita."En outre, le département ne cherche pas à 'interpréter' les statuts pour les plier aux activités qu'il souhaiterait mettre en œuvre, comme l'article le laisse entendre", ajoute M. DiRita.Pour Lawrence DiRita, il n'est pas surprenant que le Pentagone tente d'améliorer la qualité de son renseignement humain car il s'agit d'une des principales recommandations de la commission sur les attentats du 11 septembre 2001."Le département reste en contact régulier avec les commissions concernées au Congrès et avec les autres agences de la communauté du renseignement, y compris la CIA", affirme toutefois le porte-parole.Avec AFP et Reuters
