Changement Dérive autoritaire à Katmandou D'après la chaîne de télévision indienne NDTV, le roi va assumer seul le pouvoir pendant trois ans, et nombre de responsables politiques ont été placés en résidence surveillée. Le Népal est le théâtre depuis 1996 d'une rébellion maoïste qui contrôle une grande partie du territoire et veut remplacer la monarchie par un régime communiste.Le roi du Népal, Gyanendra Bir Bikram Shah, a annoncé, mardi 1er février, la dissolution du gouvernement et pris les rênes du pouvoir dans ce pays déchiré par une guerre civile opposant le gouvernement et l'armée à une insurrection maoïste sanglante. Plusieurs dirigeants politiques, dont des responsables du Parti communiste népalais marxiste-léniniste unifié, un des partenaires-clés de la coalition gouvernementale dirigée par le premier ministre, Sher Bahadur Deuba, ont été assignés à résidence, selon des sources au sein du parti."Dans le cadre des droits impartis à la couronne par la Constitution actuelle, j'ai dissous le gouvernement dans l'intérêt du peuple, du pays et de la défense de la souveraineté", a dit le roi Gyanendra dans un discours radiotélévisé d'une demi-heure."Nous avons décidé de former un gouvernement sous ma propre présidence", a-t-il ajouté après avoir renvoyé le premier ministre, accusé de ne pas avoir réussi à trouver un accord avec la guérilla maoïste pour organiser des élections au printemps prochain.KATMANDOU SOUS TENSIONDes forces de sécurité ont pris position à Katmandou devant les bâtiments publics et à des endroits stratégiques, comme les centres de télécommunication, la banque centrale et les postes. Les rues étaient toutefois calmes, ont constaté des journalistes.Peu après, les liens téléphoniques - filaires et mobiles - ont été coupés à Katmandou, de même que les télécommunications entre le royaume himalayen et le reste du monde.Le Népal est le théâtre depuis 1996 d'une rébellion maoïste qui contrôle une grande partie du territoire et veut remplacer la monarchie par un régime communiste.Les violences ont déjà fait plus de 11 000 morts, et aucune perspective de solution politique n'est apparue à ce conflit qui ruine l'un des pays les plus pauvres du monde et s'accompagne d'atrocités de la part des rebelles comme des militaires.TROISIÈME ANNÉE SANS PARLEMENTLe roi a accusé les partis politiques de s'être livrés à des querelles de factions au lieu de s'unir pour défendre la démocratie et les intérêts de la population."Des enfants innocents ont été massacrés, et le gouvernement n'a pas réussi à parvenir à des résultats importants et significatifs", a lancé le souverain.Le roi avait demandé à plusieurs reprises au gouvernement de réunir les conditions pour l'organisation d'élections en avril. Mais le premier ministre n'avait pas réussi à obtenir un accord des maoïstes, qui ont menacé de saboter le scrutin.Des partenaires de la coalition gouvernementale étaient également opposés à des élections qu'ils jugeaient impossibles à tenir sans la conclusion d'un accord avec les rebelles.Le roi avait limogé le chef du gouvernement - qui était déjà M. Deuba - en 2002, parce qu'il n'avait pas réussi à organiser de scrutin après la dissolution du Parlement la même année. Il l'avait rappelé en juin 2004, mais les maoïstes ont intensifié leurs opérations et refusé de négocier avec son gouvernement.C'est la quatrième fois que le roi limoge un premier ministre en moins de trois ans. Le Népal est sans Parlement depuis 2002.Bon nombre de Népalais considèrent leur monarque comme la réincarnation du dieu Vichnou. La réputation de la maison royale a toutefois été sérieusement écornée par les événements de 2001. Cette année-là, le prince héritier, Dipendra, assassina son père, le populaire roi Birendra, et plusieurs autres membres de la famille régnante, en plein palais. Il avait ensuite retourné l'arme contre lui-même. A la suite de ce massacre, Gyanendra est monté sur le trône. Il n'a jamais connu la popularité de son frère Birendra
