Attentat Déraillement du Grozny-Moscou : les services russes dénoncent un "acte terroriste" Le train Grozny-Moscou, reliant la république rebelle du Nord-Caucase à la capitale russe, a déraillé, dimanche 12 juin, à la suite d'une explosion sur la voie. "On peut dire de façon certaine que c'est un acte terroriste qui a entraîné l'endommagement des rails", a assuré Alexeï Panteleev, vice-gouverneur de la région de Moscou. Le service de presse du FSB (Service fédéral de sécurité) a fait état d'un "engin explosif d'une puissance de 3 kg équivalent TNT". Cet attentat à l'explosif, perpétré le jour de la fête nationale russe, dite aussi "fête de l'indépendance", a entraîné l'hospitalisation de cinq personnes, dont un garçon de onze ans et une petite fille de 18 mois, mais leur vie n'est pas en danger. Les autres blessés ont pu être soignés sur place. Au total, une quinzaine de personnes ont été blessées, selon le ministre des situations d'urgence, Sergueï Choïgou. Cinq wagons du train express parti de Grozny, la capitale tchétchène, pour Moscou, ont déraillé, près de la ville d'Ouzounovo, à 150 kilomètres au sud-est de Moscou. "Selon le témoignage du conducteur, il y a eu une explosion sur la voie ferrée devant la locomotive", a relevé la porte-parole du FSB, Diana Chemiakina. Le convoi roulait lentement et a eu le temps de freiner. Des passagers, interrogés par la radio Echo de Moscou après avoir pu regagner la capitale russe, ont dit aussi avoir entendu "un bruit assez fort" avant le déraillement du train. Les enquêteurs ont découvert sur place un trou d'un mètre de diamètre sur la voie ferrée, apparemment causé par l'explosion, ainsi que des câbles électriques reliés à l'un des rails, et à proximité une cache que les auteurs présumés de l'attaque auraient utilisée à l'approche du train, ont relevé les agences russes.A 50 mètres des rails, a également été trouvé "un détonateur artisanal de déclenchement à distance", a annoncé le FSB. Une enquête criminelle a été ouverte pour "terrorisme et tentative de meurtre", a précisé le procureur général adjoint de Russie, Nikolaï Savtchenko. CRAINTES D'ATTAQUES DURANT L'ÉTÉ L'"acte terroriste" n'a pas été revendiqué. Et les autorités n'ont encore évoqué officiellement aucune piste. Mais ce déraillement relance les craintes que les indépendantistes tchétchènes ne lancent de nouvelles attaques contre des moyens de transport civils pendant l'été, à un moment où des millions de Russes voyagent à travers le pays. Les rebelles tchétchènes ont déjà pris pour cible des moyens de transport civil, en particulier deux avions de ligne russes qui s'étaient écrasés le 24 août 2004 avec à leur bord une terroriste kamikaze. Ce double attentat à l'explosif, sur des avions partis de Moscou, avait fait 90 morts et avait été revendiqué par le chef de guerre radical, Chamil Bassaïev, ennemi numéro un des autorités russes. Après une première guerre de 1994 à 1996, les troupes russes sont à nouveau entrées en Tchétchénie en octobre 1999 et continuent depuis d'y affronter une rébellion armée. Mais d'autres actes terroristes ont visé par le passé des trains russes, sans que ne soit jamais confirmée la "piste tchétchène". De nombreux autres groupuscules prêts à utiliser pour diverses raisons des méthodes terroristes existent en Russie.