Annonce Démographie : Nous sommes 62 millions de Français L'Insee a rendu public hier les premiers résultats de sa collecte de recensement conduite, en 2004, auprès de quelque 8,5 millions d'habitants. Le dernier comptage exhaustif remontait à 1999. L'Institut national de la statistique et des études économiques étudie désormais chaque année un échantillon d'habitants différent. Celui retenu en 2004 conduit l'Institut à revoir à la hausse son estimation de la population française, maintenant évaluée à 62 millions. Selon le recensement de 2004, la fécondité dans l'Hexagone est l'une des plus élevées d'Europe, mais la population continue à vieillir. (Photo P. Delort/ Le Figaro) La population de la France croît, mais elle vieillit. Au 1er janvier 2004, la métropole comptait, selon les estimations de l'Insee, 60,2 millions d'habitants, la population globale de la France, avec ses départements d'outre-mer, s'élevant à 62 millions. Depuis 1999, année où la barre des 60 millions avait été franchie, l'accroissement a été de 365 000 personnes par an.«Cette croissance, expliquait hier Jean-Michel Charpin, directeur général de l'Insee, est due pour les trois quarts à l'accroissement naturel et pour un quart au solde migratoire, une proportion qui est inversée par rapport à nos voisins européens. En Allemagne ou en Italie, les décès sont plus nombreux que les naissances et la croissance démographique ne se maintient que par l'apport migratoire.» La traduction chiffrée de ce constat est la suivante : de 1999 à 2004, le solde naturel, c'est-à-dire l'excédent des naissances sur les décès, s'élève à 1,13 million de personnes. Le solde migratoire est estimé à 410 000 personnes, soit environ 82 000 par an. Au total, sur cette même période, la croissance de la population (environ 0,5% par an) a été légèrement plus forte que pendant la période 1990-1998. L'indicateur de fécondité reflète cette tendance, avec une augmentation à 1,86 enfant par femme sur la période 1999-2003, contre 1,72 de 1990 à 1998. La France peut ainsi se satisfaire de la comparaison avec bon nombre de pays européens. Mais la population française n'en continue par moins de vieillir. En 2004, les plus de 60 ans sont 21,8%. Les personnes de 75 ans et plus représentent 8,7% de la population, contre 7,7% cinq ans plus tôt, et 4,9% en 1962. A l'inverse, la part des moins de 20 ans diminue et passe de 24,6% à 23,8%. Entre ces deux extrémités de la pyramide des âges, la part des personnes de 20 à 39 ans recule depuis 1990, date à laquelle elle représentait plus de 30% de la population. Les enfants du baby-boom – les moins de 20 ans représentaient un habitant sur trois en 1968 – sont aujourd'hui quinquagénaires. Le poids de ces personnes entre 40 et 59 ans ne cesse de croître (27,6% de la population globale). A partir de 2005, les générations nombreuses du baby-boom commenceront à dépasser les 60 ans. C'est leur arrivée à la retraite qui fera alors, demain, basculer la pyramide des âges, entraînant de graves déséquilibres pour les régimes sociaux. Plus nombreuse et plus vieille, la population française continue par ailleurs de s'installer au sud du territoire national. Entre 1999 et 2003, les onze régions de la moitié Sud occupent les onze premières places du classement rendant compte de l'accroissement de la population. Dans le Midi et le Sud-Ouest, régions peu fécondes et souvent âgées, c'est la force de l'excédent migratoire (déplacement entre deux régions) qui explique cette croissance. En Rhône-Alpes et dans l'Ouest, la croissance provient à la fois d'un excédent naturel important et d'un net excédent migratoire. La population d'Ile-de-France – un peu moins du cinquième de l'ensemble métropolitain – concentre du fait de sa jeunesse 40 à 45% de l'excédent naturel métropolitain. Mais elle connaît plus de départs que les autres régions. Enfin, l'Insee constate pour la première fois que la population des deux régions du Massif central a cessé de décroître.
