Démission Démission de James Wolfensohn, l'envoyé du Quartet au Proche-Orient L'envoyé du Quartet (Etats-Unis, Union européenne, Russie, ONU) au Proche-Orient, James Wolfensohn, a annoncé, lundi 1er mai, à Washington, sa démission, en raison des dissensions au sein du Quartet sur le rôle qui devait être le sien après l'arrivée du Hamas au pouvoir. "Ces deux ou trois derniers mois, les événements politiques ont été tels que les problèmes à régler sont désormais au-delà de mes compétences", a déclaré M. Wolfensohn à la presse à l'issue d'un entretien au département d'Etat avec la chef de la diplomatie américaine, Condoleezza Rice. M. Wolfensohn, dont le mandat arrivait à terme, n'avait pas caché sa frustration ces dernières semaines, et sa démission était largement attendue. Dans son rapport final, il a vivement remis en question la décision des puissances internationales de suspendre leurs aides au gouvernement palestinien, dirigé par le Hamas. Après avoir investi plus de 1 milliard de dollars par an en aides aux Palestiniens, notamment dans la construction d'infrastructures et la relance d'une économie nécessaires à l'avènement d'un "Etat palestinien viable", interroge le rapport, "allons-nous tout simplement abandonner ces objectifs ?". M. Wolfensohn affirme que les Nations unies et les ONG ne seront pas en mesure de combler le vide qui résulterait d'un effondrement de l'Autorité palestinienne du fait des pressions occidentales. "Je serais surpris que quelqu'un sorte gagnant de la fin de la scolarisation des enfants ou d'une famine palestinienne. Et je ne crois pas que des membres du Quartet pensent que cela puisse constituer une politique viable", a-t-il dit, avant d'ajouter : "Ce serait un coup perdant." Il a d'ailleurs noté que ce serait une erreur pour l'Occident d'affamer les Palestiniens pour obtenir leur soutien au processus de paix. "Je ne pense pas que quiconque au sein du Quartet pense que ce soit la politique à mener, quoique parfois, cela paraisse le cas", a-t-il déclaré. "Mais je pense que les Palestiniens doivent comprendre qu'on ne peut pas faire comme si de rien n'était", a-t-il aussitôt ajouté. Mme Rice a souligné que le Quartet avait accepté la démission de M. Wolfensohn, mais qu'il n'hésiterait pas à la rappeler si la situation politique changeait dans les territoires palestiniens. "Si les conditions le permettent, j'espère vraiment que nous pourrons de nouveau faire appel à Jim pour un rôle actif, parce qu'il a fait un travail superbe et que je sais qu'il le referait", a déclaré la secrétaire d'Etat. Le Quartet pour le Proche-Orient avait chargé en avril 2005 James Wolfensohn, l'ancien président de la Banque mondiale, d'aider au retrait israélien de Gaza. Le Quartet a exigé du Hamas la reconnaissance d'Israël et le respect des accords passés par l'Autorité palestinienne. Devant le refus du Hamas, l'UE et les Etats-Unis ont suspendu leurs aides financières.