Annonce Découverte d'un charnier de 500 corps à Souleimaniya en Irak Un charnier contenant près de 500 corps, dont ceux de femmes et d'enfants, a été découvert, lundi 13 décembre, près de la ville kurde de Souleimaniya, dans le nord de l'Irak, par un entrepreneur qui lotissait un terrain. Un entrepreneur, Ahmad Majid, qui construit une cité pavillonnaire à Dabashan, à 4 km au nord de Souleimaniya, a raconté mardi 14 décembre : "Mes ouvriers creusaient la terre pour bâtir des pavillons lorsqu'ils ont découvert des crânes, des os et des lambeaux d'habits. Nous avons informé aussitôt les autorités locales". Il a précisé que les autorités lui avaient indiqué, après avoir examiné le site, que le charnier datait de 1990 et contenait environ 500 corps, dont ceux de femmes et d'enfants. A Bagdad, le premier ministre, Iyad Allaoui, a annoncé la mise au jour de ce charnier, dont il a accusé l'ancien régime d'être responsable. "Un charnier a été découvert (...) et selon les premières estimations, il contient les restes de 500 martyrs", a-t-il affirmé, sans préciser à qui appartiennent ces corps ni à quand remontent les exécutions. "JE L'AI TROUVÉ PARMI LES MORTS" Des habitants de plusieurs localités du Kurdistan se sont rués sur le site à la recherche de leurs proches disparus, selon un journaliste de l'AFP. "En 1990, avant que les Kurdes ne prennent le contrôle de cette région, mon mari et d'autres hommes ont été arrêtés par des sbires de Saddam (Hussein) et accusés de collaborer avec les peshmergas (combattants kurdes)", a affirmé Fatima Ali, 36 ans. "Jusqu'à présent, je ne savais pas où il avait disparu. Chaque fois que j'apprenais, par la télévision, la découverte d'une fosse commune, je m'y précipitais et aujourd'hui j'ai trouvé ses vêtements et sa carte d'identité dans une des poches", a-t-elle ajouté. Le mollah Mohammad Salay a également retrouvé le corps de son fils dans le charnier. "Il avait été pris dans notre maison car il avait déserté au début de 1990. Je l'ai trouvé parmi les morts", a-t-il déclaré. La coalition, dirigée par les Etats-Unis, avait recensé en mars 259 charniers contenant quelque 300 000 corps de personnes exécutées par le régime baassiste, ou tuées lors des guerres lancées par l'Irak après l'arrivée définitive au pouvoir de Saddam Hussein en 1979. Mais l'ampleur exacte des exactions de l'ancien régime n'est toujours pas connue et certaines estimations font état de plus d'un million de tués. Quelque 8 000 Kurdes ont été tués dans la répression de la tribu Barzani en 1983 et 180 000 dans la campagne Anfal lancée à la fin des années 1980 pour punir les Kurdes de leur soutien à l'ennemi iranien. Des attaques aux armes chimiques entre 1986 et 1988 ont également fait 5 000 morts kurdes.