Mort de Décès d'Honoré Bonnet

Mort Décès d'Honoré Bonnet, symbole de la décennie magique du ski français PARIS (AFP) - Le nom d'Honoré Bonnet, ancien entraîneur de l'équipe de France de ski alpin (1959-1968) mort mardi, à l'âge de 85 ans, dans la station de Pra-Loup (Alpes-de-Haute-Provence), est associé à la décennie magique du ski alpin français qui s'est achevée par le feu d'artifice des JO d'hiver de Grenoble en 1968. C'était l'époque des Jean Vuarnet, François Bonlieu, Charles Bozon, Guy Périllat, Jean-Claude Killy le triple médaillé de 68, des soeurs Christine et Marielle Goitschel, d'Annie Famose, Isabelle Mir et Florence Steurer. Bonnet, personnage à la Giono par sa faconde et son habileté, trapu (il mesure 1,60 m), exigeant, il suscite le respect des skieurs qui l'appellent "Mon,sieur Bonnet". En trois jeux Olympiques d'hiver (1960, 1964, 1968), sa "dream team" menée d'une main de fer aura rapporté 17 médailles: huit d'or, six d'argent et trois de bronze. Mais c'est aux championnats du monde de ski de Portillo, au Chili, en août 1966, que Bonnet remporte ses plus grands succès: six médailles d'or, sept d'argent et trois de bronze. Au total 16 médailles sur 24 (le Super-G n'existe pas encore). Le général De Gaulle envoie un télégramme de félicitations. Le ski français ne fera jamais mieux. Né à Jausiers, dans la vallée de l'Ubaye le 14 novembre 1919, Honoré Bonnet fait des études de médecine lorsque la guerre de 40 éclate. Il s'engage dans l'aviation, mais ne volera jamais. Il rejoint ensuite le maquis de l'Oisans, puis intègre en 44 le 11e bataillon de chasseurs alpins (BCA), avant d'être démobilisé en décembre 45 en Autriche où il reste jusqu'en 1957. Il rentre en France en 1957, pour rejoindre l'Ecole militaire de haute montagne (EMHM). Devenu guide de haute montagne et moniteur de ski, il est victime d'un accident d'hélicoptère en décembre 57. C'est presque par hasard qu'il devient en 1959 directeur et entraîneur de l'équipe de France de ski alpin. L'année suivante on lui confie également les filles, les espoirs et la réserve. A partir de 1962, plus de 130 compétiteurs s'entraînent sous ses ordres à Val-d'Isère. Honoré Bonnet quitte ses fonctions en 1968, après les médailles d'or (descente, slalom, géant et combiné) de son poulain Jean-Claude Killy aux Jeux Olympiques, pour se retirer dans la vallée de l'Ubaye. Il est décédé dans les rues de la station de Pra-Loup qu'il avait contribué à créer en 1961, vraisemblablement à la suite d'un malaise cardiaque.