Kidnapping De nombreux étrangers ont été enlevés ces derniers jours par les guérillas sunnite et chiite. La Russie envisage d'évacuer ses ressortissants. Tokyo ferait de même, sans retirer ses soldats. Alors que le rapt est désormais érigé en stratégie militaire par les insurgés sunnites et chiites, Moscou et Tokyo envisagent d'évacuer leurs ressortissants civils travaillant en Irak. Les deux pays sont concernés par des enlèvements. Huit employés, dont cinq Ukrainiens, d'une société russe spécialisée dans le domaine de l'énergie, ont été enlevés à Bagdad. La Russie s'est pourtant toujours fermement opposée, aux côtés notamment de la France et de l'Allemagne, au lancement d'une intervention unilatérale américaine en Irak. Après des négociations présentées comme "ardues" par un médiateur, les ravisseurs des trois Japonais pris en otage en Irak la semaine dernière auraient accepté de ne pas exécuter leurs prisonniers à l'expiration de l'ultimatum, fixé ce lundi à 17h, heure de Paris. Cette information n'est pas confirmée par Tokyo. "La Résistance irakienne", un groupe encore inconnu, exige le retrait du contingent nippon et l'envoi d'un émissaire à Falloujah. Malgré la pression populaire et de nombreuses manifestations, le gouvernement japonais a pour l'instant affirmé qu'il ne céderait pas aux menaces. Chinois enlevés puis libérés Outre cette suspension, le comité des oulémas musulmans (sunnite) a assuré que les ravisseurs avaient répondu positivement à un appel qu'il avait lancé samedi pour la libération d'étrangers, en relâchant neuf otages, sans vouloir préciser lesquels. Dimanche, un civil britannique et huit chauffeurs étrangers (trois Pakistanais, deux Turcs, un Indien, un Népalais et un Philippin) avaient été déjà libérés, après avoir promis de ne plus collaborer avec la coalition. Sept Chinois, enlevés récemment, ont retrouvé la liberté lundi. "Trente otages" Trois Tchèques sont aussi venus rejoindre la liste des otages. Le nombre exact de détenus paraît impossible à établir avec exactitude. Il y aurait notamment un civil américain, Thomas Hill, un temps menacé de mort, et deux Palestiniens, l'un naturalisé israélien et l'autre de nationalité canadienne. L'armée américaine a également fait savoir lundi soir que deux de ses soldats ainsi que sept civils étaient portés disparus, sans que l'on sache s'ils sont morts ou détenus. Dans un message vidéo diffusé par la télévision satellitaire arabe al-Arabiya, un groupe armé inconnu, les "Brigades du martyr cheikh Yassine", a également menacé de tuer "trente otages" étrangers qu'il affirme détenir. Parmi les otages, figureraient notamment des Japonais, des Bulgares, des Américains, des Israéliens, des Espagnols et des Coréens. Séoul, Madrid et Sofia n'ont cependant signalé aucune disparition. Le porte-parole du groupe a exigé "le départ des forces américaines et de leurs alliés" d'Irak et "la levée du siège de la ville de Falloujah".