Annonce D'après une expertise médicale demandée par la justice, 14 patients de ce CHU ont vu leur mort accélérée par des pratiques relevant de l'euthanasie, dont quatre par «injection directe». Tous se trouvaient dans un état "au-delà de toute ressource thérapeutique". Quatorze patients hospitalisés au CHU de Besançon,  sur 18 cas examinés, ont vu leur mort accélérée par des pratiques relevant de  l'euthanasie, selon les conclusions d'une expertise médicale menée dans le cadre  de l'enquête préliminaire ouverte par le parquet de Besançon. Cette enquête a été révélée lundi par le quotidien La Croix et l'hebdomadaire l'Express. Sur les 14 patients, dont l'état se situait "au-delà de toute ressource thérapeutique" selon les termes du rapport cité par La Croix, quatre ont subi une euthanasie "directe" par injection de produits ayant pour objet d'entraîner la mort. Les dix autres décès procèdent d'euthanasie "indirecte", "résultant de l'administration de substances antalgiques" qui peuvent "soit avoir un simple effet calmant, soit provoquer une dépression respiratoire aboutissant à la mort". Nouvelles auditions L'expertise confirme le rapport de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS) d'avril 2002 qui concluait à des pratiques d'accélaration de fin de vie au sein du CHU et avait provoqué l'ouverture d'une enquête préliminaire confiée au SRPJ de Dijon. Aucune précision n'a pu être fournie lundi par le parquet sur les suites judiciaires qui pourraient suivre l'expertise médicale. Selon les services du SRPJ de Dijon, interrogés par l'AFP, "des auditions complémentaires vont certainement être menées pour éclaircir les circonstances de ces pratiques qui restent extrêmement délicates à interpréter". Infirmiers et aides-soignants du service de réanimation chirurgicale étaient à l'origine, au printemps 2002, des révélations accusant les médecins du service, avec lesquels ils se trouvaient en conflit, de "thérapies de fin de vie" qu'ils jugeaient "choquantes". Le rapport évoque aussi des familles de malades souvent associées à la  décision de l'arrêt des soins mais sans avoir été correctement "éclairées". Le SRPJ de Dijon rappelle qu'"une seule famille de patient décédé a porté plainte dans cette affaire, sans se constituer partie civile".