annonce DaimlerChrysler remporte un important succès judiciaire aux Etats-Unis FRANCFORT (AFP) - DaimlerChrysler vient de remporter aux Etats-Unis un important succès judiciaire contre le milliardaire Kirk Kerkorian, de quoi mettre du baume au coeur de son patron Juergen Schrempp, sous le feu roulant des critiques après une longue série de revers."La cour du district du Delaware a rendu un jugement définitif en faveur de DaimlerChrysler dans le procès qui l'opposait à Tracinda", la société de M. Kerkorian, a annoncé le constructeur jeudi dans un communiqué.Le plaignant, n'a pas été en mesure de produire des éléments convaincants à l'appui de ses affirmations, a fait valoir le juge en charge du dossier.La décision du tribunal de Wilmington pourrait bien mettre un point final à un long marathon judicaire, après trois ans de procédure et plus d'un an de procès.Kirk Kerkorian, "garde toutes les options ouvertes", mais n'a pas fait appel jusqu'à présent, a expliqué un porte-parole de Tracinda.Le magnat des jeux de Las Vegas accusait le constructeur d'avoir déguisé en 1998 le rachat de l'américain Chrysler par Daimler-Benz en "fusion entre égaux", privant ainsi les actionnaires de Chrysler de généreuses plus-values.Pour compenser le manque à gagner, M. Kerkorian, détenteur de 14% du constructeur américain à l'époque, réclamait 1,2 milliard de dollars de dommages et intérêts.La plainte du milliardaire avait fait des émules. Pour éviter une plainte en action collective, potentiellement très coûteuse, Daimlerchrysler avait versé en 2003 quelque 300 millions de dollars à un groupe de petits actionnaires."Cette décision est rassurante: DaimlerChrysler a un problème de moins", commentait Robert Heberger, analyste chez Merck Finck.Le patron de DaimlerChrysler, Juergen Schrempp, a dû témoigner plusieurs fois à la barre, mais il peut aujourd'hui pousser un ouf de soulagement: "le Rambo de la nation", comme on l'appelle dans les milieux d'affaires allemands, sort, au moins temporairement, renforcé du duel qui l'opposait à l'ancien boxeur Kerkorian.M. Schrempp avait désespérément besoin d'une bonne nouvelle, après une accumulation de revers chez DaimlerChrysler, dont il est le principal responsable aux yeux des actionnaires.Mercedes, autrefois son vaisseau amiral, est confronté depuis de longs mois à de graves problèmes de qualité, qui font chuter les bénéfices.La filiale allemande a encore dû rappeler pour réparation 1,3 million de voitures la semaine dernière, la plus grosse opération de ce type dans sa longue histoire.La situation est plus inquiétante encore chez Smart, désespérément dans le rouge depuis 1998. Pour assainir la filiale de petites voitures, DaimlerChrysler a lancé vendredi dernier un plan de redressement d'un coût de 1,2 milliard d'euros. Et la stratégie ambitieuse de développement à l'international, pensée et mise en oeuvre par M. Schrempp, n'a pas encore fait ses preuves. Depuis la fusion entre Daimler et Chrysler la valorisation boursière a fondu comme neige au soleil, passant de 85 à 33 milliards d'euros.Mercredi, M. Schrempp a subi, comme tous les ans, de violentes invectives lors de l'assemblée générale des actionnaires.La fronde était menée cette année par les fonds d'investissement allemands DWS et Union Investment, le fonds suédois SEB Invest et les associations de petits actionnaires DWS et SdK.Pendant de longues heures, le patron de DaimlerChrysler a dû écouter, faussement placide, les porte-parole des actionnaires le traiter de "plus mauvais manager de l'année", et de "destructeur de capital".Jusqu'à présent pourtant, il reste solidement à la barre du navire, grâce au soutien des grands actionnaires, et notamment de la Deutsche Bank, qui contrôle 10,4% du capital.
