Assassinat d' Abdelaziz al-Rantissi - chef du Hamas . Une attaque aérienne israélienne a détruit samedi soir la voiture dans laquelle se trouvait le dirigeant du Hamas dans les territoires palestiniens. La mort du successeur du cheikh Yassine, lui aussi assassiné, a provoqué l'ire au Proche-Orient. Des dizaines de milliers de palestiniens ont assisté aux obsèques d'Abdelaziz al-Rantissi (18/04/2004)"L'assassinat ciblé" de cheikh Ahmad Yassine, le 22 mars dernier, avait montré qu'Israël comptait frapper plus durement le Hamas. La direction du mouvement palestinien armé dans la bande de Gaza, en particulier son nouveau chef Abdelaziz al-Rantissi, avait replongé dans la clandestinité pour échapper aux frappes israéliennes. Pourtant, moins d'un mois après la mort de Yassine, Abdelaziz al-Rantissi à son tour a été victime samedi soir d'un raid aérien similaire à celui qui avait provoqué la mort du "guide spirituel" du Hamas. Dimanche, son successeur a été nommé mais son nom restera secret par peur d'une nouvelle attaque. Le Premier ministre israélien n'a pas fait de mystère : la politique d'élimination des "chefs des organisations terroristes" va continuer. Un de ses ministres, Gidéon Ezra, a même assuré que le sort de Khaled Mechaal, chef du bureau politique du Hamas basé à Damas en Syrie, "sera identique" à celui d'Abdelaziz al-Rantissi, selon la radio militaire."Un volcan de vengeance"Au moins deux roquettes tirées à partir d'un hélicoptère ont atteint de plein fouet la voiture dans laquelle se trouvait Abdelaziz al-Rantissi avec deux de ses gardes du corps, qui ont également été tués. Six passants qui se trouvaient à proximité, ont été blessés. Rantissi, grièvement blessé, a été transporté à l'hôpital de Gaza, où il a succombé peu après son arrivée. Des dizaines de milliers de Palestiniens en colère et clamant vengeance sont descendus dans les rues samedi soir dans la bande de Gaza et en Cisjordanie, brandissant des drapeaux verts du Hamas et des portraits de Rantissi.Tandis que le dirigeant palestinien Yasser Arafat a "vigoureusement condamné" l'assassinat de ce "chef combattant courageux" et appelé à la "résistance" contre l'"occupation barbare", les Brigades des Martyrs d'Al-Aqsa, un mouvement armé lié au Fatah d'Arafat, ont promis de riposter "au cœur de l'entité sioniste". Dimanche, la branche armée du Hamas a promis, quant à elle, un "volcan de vengeance" contre Israël. "Nous vengerons au centuple le sang de Rantissi et Yassine", ont averti les brigades Ezzedine al-Qassam."Le droit de se défendre"Au Moyen-Orient, la mort de Rantissi a suscité une extrême indignation. Pour l'Iran, il s'agit d'un "grand crime" qui "ne fera qu'encourager la résistance dans la région". Plusieurs capitales européennes ont également condamné l'attaque contre le chef Hamas, Londres y voyant une action "illégale, injustifiée et contre-productive", Rome un acte "contribuant à alimenter la spirale de la haine et de la violence". L'Union européenne, par la voix de sa présidence irlandaise, a condamné le meurtre de Rantissi mais aussi un attentat suicide perpétré par un kamikaze palestinien à Erez quelques heures plus tôt.Moins fermes, les Etats-Unis ont assuré n'avoir pas donné leur feu vert à l'assassinat mais ont reconnu à Israël "le droit de se défendre contre des attentats". La Maison blanche se dit toutefois "inquiète" pour la paix dans la région.
