Annonce Crise des otages : le secrétaire général du Quai d'Orsay dépêché à Amman Ce déplacement semble apporter du crédit à l'initiative de Philippe Brett et du député Didier Julia, qui ont évoqué ces derniers jours la libération des deux otages français et de leur chauffeur syrien. "A la demande du premier ministre (Jean-Pierre Raffarin), le ministre des affaires étrangères, Michel Barnier, a envoyé le secrétaire général du Quai d'Orsay, Jean-Pierre Lafon, à Amman, dans le cadre des efforts actuellement déployés pour obtenir la libération de nos otages", a annoncé, jeudi 30 septembre dans un communiqué, le Quai d'Orsay. Dans le même temps, des intermédiaires français dans la région, qui se présentent comme des "médiateurs", ont fait état de progrès et évoqué une libération imminente des deux journalistes français, Christian Chesnot et Georges Malbrunot, et de leur chauffeur syrien, retenus en otage en Irak depuis le 20 août. Le député français Didier Julia est arrivé jeudi soir à Damas, où il veut déployer des efforts dans le but de faciliter la libération des deux otages français, alors que les autorités françaises jugeaient son initiative avec méfiance. M. Julia, qui était arrivé à Beyrouth en début de soirée, a rejoint Damas par la route. Une fois dans la capitale syrienne, il a affirmé qu'il allait examiner les derniers développements sur le terrain, avec son équipe, qui a quitté Bagdad. Son action a été critiquée par le porte-parole du ministère de la défense français, Jean-François Bureau, qui a estimé que son initiative "crée plus de confusion que de certitude". Le Quai d'Orsay s'est refusé jeudi soir à tout commentaire, s'en tenant à son communiqué annonçant le départ du secrétaire général pour Amman, mais ce déplacement semble apporter par lui-même du crédit à l'initiative parallèle du député Didier Julia. LE QUAI D'ORSAY NE NÉGLIGE "AUCUNE PISTE" L'annonce d'un "accord" pour une libération de Christian Chesnot et Georges Malbrunot a été faite mercredi à deux reprises de Bagdad par un Français, Philippe Brett, collaborateur du député Didier Julia, qui a affirmé avoir rencontré les otages. Réagissant à cette annonce, le Quai d'Orsay a indiqué le même jour n'avoir "pas connaissance d'un accord" ni "d'une mission d'un émissaire qui aurait rencontré les otages". Jeudi, le Quai d'Orsay changeait de ton, soulignant que "dans les circonstances actuelles, nous ne négligeons naturellement aucune piste". M. Julia est député du parti présidentiel (UMP) et est présenté par ses collaborateurs comme un proche du président Jacques Chirac. Il s'était rendu en Irak à deux reprises, en septembre 2002 et en février 2003, avant le début du conflit en mars. Ces voyages avaient été jugés déplacés par les autorités françaises. Dès le lendemain de la revendication de la capture des deux journalistes, le gouvernement français avait mobilisé ses réseaux à travers le monde arabe et musulman et obtenu des déclarations de soutien d'organisations et de gouvernements de tous horizons. Pour autant, cette activité, marquée notamment par une tournée du ministre des affaires étrangères, Michel Barnier, dans la région et l'envoi, le 30 août à Bagdad, du secrétaire général sortant du Quai, Hubert Colin de Verdière, n'a pas abouti à la libération des deux Français alors que des otages iraniens, égyptiens, italiens et libanais ont été élargis coup sur coup ces derniers jours.