Annonce Coupe franche à Neuf Cegetel L'opérateur supprime 661 postes. La CFDT et SUD en craignent davantage. En mai 2005, lorsque l'opérateur de téléphonie fixe et fournisseur d'accès à l'Internet Neuf Télécom a fusionné avec Cegetel pour devenir Neuf Cegetel, Jacques Veyrat, le président de Neuf Télécom devenu patron du nouvel ensemble, avait déjà annoncé la couleur : pour faire face à ses concurrents et notamment à France Télécom, il allait falloir serrer tous les coûts salariaux. Il parlait alors d'économies à hauteur de 10 % de la masse salariale. Ce que les syndicats, plus qu'inquiets, avaient interprété de la façon suivante : «Grosso modo cela correspond à 600 personnes en moins», avait dit un syndicaliste. Veyrat avait précisé qu'il n'était pas question de licenciements mais de départs sur la base du volontariat. Raccord. Hier, la direction de Neuf Cegetel a confirmé les déclarations d'avant l'été et présenté son projet de réorganisation «aux élus des comités d'entreprise de Cegetel et Neuf Télécom» où il est question de la «suppression de 661 postes» de travail sans «aucun licenciement», mais avec un plan de départs volontaires. Jusque-là, tout semble raccord... Sauf que les syndicats ne sont pas tous d'accord Pour la CFDT, la plus pessimiste, le bilan est beaucoup plus lourd. Ainsi, selon la fédération CFDT-Telecom ce projet prévoirait en réalité «945 suppressions de postes dont 721 licenciements» sur un effectif de 3 575 salariés, essentiellement regroupés en région parisienne. Mais le délégué syndical central CFDT de Neuf Cegetel, Olivier Lelong, modulait ensuite, indiquant que «dans un premier temps il n'y aura pas de licenciements secs car ce plan est basé sur le volontariat». Tandis que la CFTC contestait la «notion de volontariat», redoutant qu'on pousse les salariés vers la porte. Objectifs. De son côté, la CGT a refusé, hier, de communiquer sur les chiffres. «Aujourd'hui, la direction présente des documents sur un plan social aux comités d'entreprise, a commenté un représentant de la CGT. Mais ce n'est qu'une remise de documents. Nous allons nous mobiliser pour préserver un maximum d'emplois dans un secteur, le haut débit, qui a beaucoup de potentialités. Nous ne pouvons préjuger du chiffre final de suppressions d'emplois» Pour SUD, en tout cas, il n'y a pas vraiment de confusion possible sur les intentions de la direction : le nouvel ensemble s'est déjà fixé des objectifs de réduction des coûts. «Il s'agira d'économiser 160 millions d'euros par an en deux ans, dont 15 % réalisés par des suppressions d'emplois qui pourraient se chiffrer entre 500 et 1 000 pour un effectif total de 4 000 salariés», a affirmé récemment un de ses représentants chez Neuf Cegetel.