Arrestation Coup de filet contre les islamistes en EspagneSeize radicaux présumés ont été arrêtés.La politique antiterroriste mise en place par le gouvernement Zapatero depuis le carnage du 11 mars 2004 à Madrid qui avait fait 191 morts et 1 900 blessés commence à porter ses fruits. Les autorités espagnoles ont annoncé hier l'arrestation de seize islamistes radicaux présumés, dont une bonne partie prête à participer à des opérations-suicides, selon le ministre de l'Intérieur, José Antonio Alonso. Cette rafle spectaculaire a consisté en deux opérations menées par un demi-millier de policiers à Madrid, Barcelone, Valence, Cadix et Ceuta, enclave de la côte marocaine.Djihadistes. Le coup de filet le plus important a eu pour cible un réseau lié à l'organisation islamiste kurde, Ansar Al Islam. Les onze interpellés d'hier dont sept Marocains originaires de Tanger étaient apparemment chargés de recruter et d'envoyer des djihadistes en Irak dans le but de commettre des attentats contre les Américains et leurs alliés. De source policière, ils étaient en contact, via l'Internet, avec deux organisateurs, Muhsin Khaybar et Abdel Haz Assas, arrêtés et remis l'an dernier par la Syrie aux autorités marocaines. Les policiers auraient saisi une «documentation abondante», mais pas d'armes ni d'explosifs.Parallèlement, mardi soir, cinq autres islamistes radicaux présumés ont été détenus pour leur possible implication dans les attentats du 11 mars 2004 de la gare madrilène d'Atocha. Pour la plupart accusés de trafic de drogue et de vols à main armée, ces activistes seraient liés à Allekema Lamari, un des supposés auteurs intellectuels du carnage de Madrid, pour lequel 24 islamistes sont actuellement maintenus en détention provisoire.Menace. Ce coup de filet vient conforter le gouvernement Zapatero, accusé par l'opposition conservatrice d'«inefficacité», et alors même que la commission d'enquête parlementaire, après neuf mois de travaux, peine à rendre ses conclusions. En septembre 2004, constatant l'insuffisance des moyens pour faire face à la menace islamiste montante, le socialiste José Luis Zapatero avait nommé quelque 400 policiers antiterroristes le long de la côte méditerranéenne, d'Alicante à Cadix.
