Arrestation Coup de filet antiterroriste autour de ParisHier en banlieue parisienne, 22 islamistes radicaux ou proches de cette mouvance, suspectés de «vols à main armée pour financer la cause» selon un enquêteur, ont été interpellés. Parmi eux, «10 à 12 objectifs» ont été réellement ciblés par la Direction de la surveillance du territoire (DST) épaulée par l'Office central de répression du banditisme (OCRB) en raison du profil de ces hommes de 25 à 35 ans : «Ce sont des braqueurs islamisés.» Tous condamnés par le passé pour vols à main armée, algériens, tunisiens, marocains ou français d'origine maghrébine, «tous de culture musulmane ayant parfois évolué en prison vers l'islam, en tout cas radicalisés». La plupart se sont connus en détention.Le juge Jean-Louis Bruguière tient Wassini Chérifi, 31 ans, pour le leader supposé. En 2001, le magistrat a déjà envoyé Chérifi en prison pour un trafic de faux passeports français vierges fabriqués en Thaïlande et destinés à des islamistes jihadistes. Condamné puis libéré, ce chef de réseau de documents d'identité falsifiés risque de replonger pour «association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et financement du terrorisme», comme une dizaine de ses pairs, au bout de quatre jours de garde à vue.Ils ont été arrêtés dans les Yvelines, les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis, le Val-de-Marne et l'Oise. La DST et l'OCRB ont découvert chez eux «la panoplie de parfaits braqueurs» : armes de poing, munitions, cagoules, gants, gilets pare-balles, scanners et quelques milliers d'euros. Ces services ont également perquisitionné, en Seine-Saint-Denis, un cybercafé et un fast-food qui ont pu servir à «blanchir de l'argent». Les enquêteurs ne se prononcent pas sur le lien entre ces «braqueurs islamisés» et d'éventuels projets d'attentats : «Ce groupe de pourvoyeurs de fonds s'inscrivait dans une logique d'action en France», indique simplement une source judiciaire. «Les objectifs précis que ce groupe cherchait à atteindre seront déterminés par les investigations», précise la Direction générale de la police nationale. Cette équipe aurait «des relations communes, mais pas directes» avec la cellule de Safé Bourrada, ex-vétéran des attentats du Groupe islamique armé (GIA) en 1995 en France, démantelée à l'automne.
