Annonce Côte d'Ivoire : l'ONU impose un embargo sur les armes Le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté lundi à l'unanimité la résolution présentée par la France imposant un embargo sur les armes à la Côte d'Ivoire. Un dernier avion affrété par le gouvernement français pour évacuer 250 ressortissants est arrivé cette nuit à Roissy. C'est à l'unanimité que les 15 membres du Conseil de sécurité des Nations unies ont voté lundi soir à New York une série de sanctions à l'encontre de la Côte d'Ivoire. La résolution 1572 inflige notamment un embargo "immédiat" sur les armes pour 13 mois. Le texte prévoit également une interdiction de voyager et un gel des avoirs pour certaines personnes qui seront désignées comme constituant une menace pour la paix et la réconciliation en Côte d'Ivoire. La France avait proposé cette résolution après l'attaque par l'aviation gouvernementale de positions rebelles le 4 novembre, en violation de la trêve en vigueur depuis mai 2003, et le bombardement d'un camp militaire français dans lequel neuf soldats de l'opération Licorne ont été tués. L'examen du texte avait été repoussé, en vain, afin de donner une chance à la médiation entreprise par l'Union africaine pour renouer le dialogue entre le pouvoir ivoirien et les rebelles qui contrôlent le nord du pays depuis une tentative de coup d'Etat en septembre 2002.Décision " injuste "Ces mesures seront levées si des progrès substantiels dans la mise en oeuvre des accords de Marcoussis et Accra étaient constatés, tels la réforme par le gouvernement de l'article 35 de la Constitution sur l'éligibilité à la présidence de la république et le désarmement par les ex-rebelles. La résolution exige par ailleurs que les autorités ivoiriennes stoppent toutes les émissions de radio ou télévision incitant à la haine, l'intolérance et la violence. L'ambassadeur de Côte d'Ivoire à l'Onu, Philippe Djangoné-Bi, a déploré la décision du Conseil, la qualifiant d'"injuste" et estimant que Paris était à la fois "juge et partie" dans cette affaire. 75 plaintes déposéesSur le terrain, Abidjan a retrouvé un visage un peu plus serein ce matin, mais les "jeunes patriotes", partisans de Laurent Gbagbo, ont témoigné du climat gravement détérioré avec Paris en réclamant une nouvelle fois lundi le départ des soldats français. Un dernier avion affrété par le gouvernement français pour évacuer ses ressortissants est arrivé cette nuit vers 01H00 (00H00 GMT) à l'aéroport de Roissy avec environ 250 passagers à bord dont une cinquantaine de personnels soignants et diplomatiques. Le chef de la diplomatie française Michel Barnier a déclaré devant l'Assemblée nationale que la situation en Côte d'Ivoire demeurait "extrêmement préoccupante", indiquant que depuis le 10 novembre, 6.000 Français étaient rentrés volontairement en France. 75 plaintes, dont trois pour viol, ont été déposées par des rapatriés français, depuis leur retour, a-t-on appris mardi matin auprès du tribunal de Bobigny. Chirac appelle les Ivoiriens à "renouer le contact"Jacques Chirac a appelé mardi les parties ivoiriennes à "renouer, dès maintenant, le contact de façon à trouver la paix", en assurant que le "seul but" de la France est "le retour de la paix" et "la relance du processus de réconciliation nationale, dans le cadre tracé par les Nations Unies et l'Union africaine". Un appel lancé depuis la base militaire aérienne de Cazaux, en Gironde, où, accompagné de Michèle Alliot-Marie, Jacques Chirac effectuait sa première visite aux armées depuis l'attaque contre les forces françaises à Bouaké le 6 novembre. A ce propos, il a tenu à "rendre hommage, à nouveau, à notre contingent Licorne pour la manière exemplaire avec laquelle il a réagi à cette agression". Le chef de l'Etat a également rendu hommage au "dévouement, à la générosité, au courage et à l'efficacité" avec lequels les militaires français ont secouru les milliers de ressortissants français et étrangers lors des violences anti-blancs de ces derniers jours.
