Annonce Comptes de l'OM  : un agent de joueurs mis en examen Nouvelles perquisitions dans l'enquête sur les transferts du PSG Elle semblait close, mais l'enquête sur les comptes de l'Olympique de Marseille a connu un rebondissement inattendu. Visé depuis le 11 octobre 2004 par un mandat d'arrêt délivré par le juge Franck Landou, chargé d'enquêter sur les dessous des transferts opérés à l'OM entre 1997 et 1999, l'ancien agent de joueurs Luciano d'Onofrio s'est spontanément présenté au cabinet du juge marseillais, le 4 mars. Le magistrat, qui avait notifié, le 23 novembre 2004, l'article 175 du code de procédure pénale qui met un terme aux investigations, a donc rouvert sa procédure afin de signifier à M. d'Onofrio sa mise en examen pour "abus de biens sociaux, complicité d'abus de biens sociaux et complicité de recel d'abus de biens sociaux". Proche du patron de l'OM, Robert Louis-Dreyfus - lui-même poursuivi pour "abus de biens sociaux" -, Luciano d'Onofrio est mis en cause pour les transferts à l'OM de Christophe Dugarry et Fabrizio Ravanelli, en décembre 1997. Selon un rapport de la police judiciaire, l'OM a surfacturé de 20 % le transfert de ces deux joueurs, soit une somme de 2,7 millions d'euros. D'après les policiers, Rolland Courbis, entraîneur de l'OM entre 1997 et 1999, aurait "perçu une somme de 300 000 euros directement liée aux transferts de ces deux joueurs de la part de d'Onofrio". Celui-ci est aujourd'hui vice-président du Standard de Liège. Le club belge, dont le bailleur de fonds est Robert Louis-Dreyfus, est visé par une enquête du parquet de Liège, qui s'intéresse également à des transferts suspects. Pour le moment, le nom de M. d'Onofrio n'apparaît qu'à la marge de l'affaire instruite, à Paris, par les juges Renaud Van Ruymbeke et Françoise Desset, visant les transferts réalisés par le Paris-Saint-Germain entre 1998 et 2003. Dans le cadre de cette enquête, les policiers ont mené des perquisitions dans les bureaux et aux domiciles de trois agents de joueurs, mercredi 16 mars : Stéphane Canard, qui s'est notamment occupé des transferts de Stéphane Dalmat, Danijel Ljuboja ou Lionel Potillon ; Jean-Pierre Astier, à l'origine de la venue au PSG de Jérôme Alonzo ; et Bruno Satin, qui défendait les intérêts de Bernard Lama. "UNE GESTION DÉSASTREUSE" Autre cible des enquêteurs : Jean-Luc Lamarche, directeur sportif du PSG de janvier 1999 à décembre 2000, qui occupe aujourd'hui ce poste au RC Lens. M. Lamarche est notamment concerné par le recrutement du Brésilien Christian, à l'été 1999, à l'occasion duquel le club de la capitale avait rémunéré deux agents qui se disputaient les droits de l'attaquant (Le Monde du 10 février). Il est également impliqué dans le transfert controversé de Ronaldinho. Le 9 mars, les policiers avaient déjà mené une série de perquisitions visant des agents de joueurs ayant travaillé avec le PSG. Un autre ancien agent de joueurs est aux prises avec la justice, en Suisse cette fois. Le Français Marc Roger, ex-président du Servette de Genève, a été arrêté, mardi 15 mars, dans la cité suisse, un mois après la faillite du club. Soupçonné de "banqueroute frauduleuse, gestion déloyale et abus de confiance", M. Roger a été incarcéré à la prison de Champ-Dollon, près de Genève, à la demande des juges d'instruction Marc Tappolet et Carole Barbey. C'est une plainte des anciens joueurs du club genevois qui a enclenché la procédure. Dénonçant "une gestion désastreuse", leur avocat, Me François Canonica, a déclaré que "certains indices laissent penser que des détournements de fonds ont pu se produire". Le club a été mis en faillite en février, ses avocats ayant renoncé à faire appel du jugement du tribunal de commerce. Le Servette, repris par Marc Roger début 2004, avait accumulé un passif de 7,2 millions d'euros et les salaires des joueurs n'étaient plus payés depuis octobre. Les difficultés du club suisse avaient commencé, en 2001, avec le désengagement partiel de Canal+, l'ancien actionnaire majoritaire. Gérard Davet et Fabrice Lhomme Le football en appelle à Thierry Breton Les institutions du football, dont la Ligue de football professionnel (LFP) et la Fédération française (FFF), ont sollicité, mercredi 16 mars, à l'initiative de Frédéric Thiriez, le président de la LFP, un rendez-vous en urgence avec le ministre de l'économie et des finances, Thierry Breton. Dans son édition du 16 mars, le quotidien L'Equipe a publié des extraits de l'ordonnance du tribunal de grande instance de Paris à l'origine des perquisitions menées par la répression des fraudes, le 16 février, dans une vingtaine de clubs et d'institutions du football. Ce document stigmatise "la position privilégiée" de Jean-Claude Darmon, homme-clé du marketing du football français, et dénonce des entorses aux règles de la concurrence.